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19 février 2020 3 19 /02 /février /2020 07:55

©médiathèque Ainay-le-Château

 

Si tout, ou presque, a été publié sur ce phénomène incontournable pour l'historien que furent les Croisades, on reste assez mal documenté sur l'ampleur de ce mouvement dans les pays du Centre. En m'appuyant sur les dépouillements réalisés dans le cadre de ma thèse d'anthroponymie médiévale, et sur différentes observations menées sur le terrain, je vous invite, dimanche 8 mars, à venir découvrir, dans une conférence inédite, comment les pèlerins et croisés du Berry (et du futur Bourbonnais) ont participé à ce vaste mouvement de migration spirituelle.

Le choix du plan a été compliqué, tant les informations abondent. Sans séparer le pèlerinage de la croisades -les chroniques du temps parlent elles-mêmes de pèlerins partis reprendre Jérusalem)- nous distinguerons les espaces: outre-mer, Europe et Berry avant de se poser la question: qu'est ce que ces pèlerins, armés ou non, ont-ils laissé comme traces de leurs pérégrinations?

Tous mes remerciements vont à Nathalie Pasquier, responsable de la médiathèque d'Ainay-le-Château, dans l'Allier, et à l'équipe municipale pour l'organisation de cette conférence.

Nous vous proposons de vous accueillir à l'espace des Chaumes, place du champ de foire, à partir de 17 heures. Parking facile sur place, accès pour personne à mobilité réduite aménagé, entrée libre avec boite à dons à la sortie pour les frais de publicité, animation avec vidéo-projection de documents d'une heure et demi environ.

Comme toujours, aucune connaissance particulière en histoire médiévale n'est nécessaire pour entrer dans le sujet.

En espérant vous retrouver nombreuses et nombreux...

 

© Olivier Trotignon 2020

 

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13 octobre 2019 7 13 /10 /octobre /2019 14:46

En l’absence presque totale de textes narratifs se rapportant à la féodalité berrichonne antérieure à la Guerre de 100 ans, la connaissance de certaines conditions de vie au quotidien dans les châteaux-forts repose le plus souvent sur des postulats. Si on admet généralement que les seigneurs ou leurs représentants habitaient, avec leurs familles, dans les donjons, à la fois logis et symboles de souveraineté, la question du logement des personnels attachés à la défense des forteresses est rarement mis en avant. 

Si, depuis longtemps, les médiévistes ont réfuté l’image caricaturale d’un Moyen-âge dominé par des conflits seigneuriaux permanents, les châteaux de pierre, sans être en état d’alerte continuel, réclamaient une présence armée quotidienne capable de faire face aux événements imprévus. En parallèle, les textes des XIIe et XIIIe siècles livrent parfois les noms de chevaliers portant le même identifiant toponymique que leur seigneur, ce qui laisse supposer que ces hommes vivaient au quotidien dans l’enceinte même du château seigneurial. Considérant que ces militaires étaient aussi chefs de famille, c’est dans le bâti solide de la forteresse qu’on cherchera leurs lieux de vie. Alors que beaucoup de lieux défensifs médiévaux ont été détruits, ruinés ou profondément remaniés, c’est vers un lieu fortifié de la vallée du Cher que nous nous tournons pour chercher un éventuel exemple de ces appartements où logeait la chevalerie domestique et plus précisément la porte à deux tours du château d’Ainay-le-Vieil, dans le département du Cher.

 

Une lecture rapide de la façade du monument permet d’avoir une vue d’ensemble de l’organisation défensive de l’entrée : en plus des traditionnels pont-levis, herse et porte à deux battants sont visibles trois niveaux d’archères et les corbeaux ayant soutenu un hourd aujourd’hui absent, mais dont la porte d’entrée est bien visible sous la pente du toit. Entre l’arc brisé du portail et la porte du hourd s’ouvre une petite fenêtre éclairant le niveau intermédiaire, extrêmement intéressant à visiter.

Nous sommes au premier étage de la porte à deux tours et le local se présente, à part quelques menues modifications, dans l’état originel de sa construction. L’élément frappant est la grande cheminée, qui a longtemps été vue comme le foyer où les défenseurs préparaient la fameuse huile bouillante destinée à meurtrir les assaillants supposés parvenus jusqu’à la porte. Depuis longtemps revenus des égarements de l’époque romantique, les historiens de l’architecture militaire identifient ce type d’âtre comme un aménagement domestique dédié à la cuisine et au chauffage de la pièce. Si on restitue un mobilier, qu’on met des portes et des volets aux ouvertures et qu’on place sur le sol des couvertures animales ou végétales isolant de l’air et du froid, cette pièce à l’allure austère devient habitable.

A l’étage supérieur, qui commande le hourd, la seule présence de la souche de la cheminée et l’absence de plafond isolant la charpente rendent très hypothétique un habitat permanent en période hivernale dans ce grand intérieur. 

 

Les photographies intérieures illustrant ce billet ont été prises il y a plusieurs années lors d’une visite privée. J’ignore si cette partie du château est accessible aux visiteurs

 

© Olivier Trotignon 2019

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2 septembre 2019 1 02 /09 /septembre /2019 21:04

 

Les Journées du Patrimoine approchant, j'aurai le plaisir de vous rencontrer, ou de vous retrouver le samedi 21 septembre à 18 h dans l'église de Coust, dans le Sud du Cher, pour une conférence consacrée au patrimoine funéraire médiéval berrichon du haut Moyen-Âge à la Renaissance. 

Cette animation est ouverte à tous et ne nécessite aucune connaissance particulière en histoire. L'entrée est libre et gratuite, des places de parking sont faciles à trouver dans le périmètre proche de l'église. S'appuyant sur une centaine de vues, l'animation est prévue pour durer environ 1 h 30. Il est conseillé de se munir de quoi écrire, un document vous étant proposé pour retrouver tous les lieux (nombreux) cités dans la conférence.

Cet évènement est organisé par l'association "Coust, notre village", avec laquelle j'avais travaillé lors des Journées du Patrimoine 2017. Ses membres sont, entre autres, attachés à la sauvegarde de l'église de la commune, qui nécessite des travaux de rénovation. Une urne sera à disposition à l'entrée de l'église, pour recueillir des dons nécessaires à la réparation d'un petit vitrail en très mauvais état. 

Gisants, plates-tombes, lanternes des morts, sarcophages paléo-chrétiens, reliquaires et autres épitaphes romans sont au programme de cet après-midi. Dans l'attente de vous les présenter, excellente fin d'été à toutes et tous!

© Olivier Trotignon 2019

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9 juillet 2019 2 09 /07 /juillet /2019 15:19

Archives départementales du Cher 38 H 4 n°10

 

De récentes lectures m’ont ramené 35 ans en arrière, à une époque où je préparais ma Maîtrise d’Histoire médiévale consacrée à la première abbaye de Cisterciennes du diocèse de Bourges, Bussière, et à un évènement très instructif pour comprendre le quotidien des moniales berrichonnes à l’époque des Croisades.

L’affaire n’est pas datée précisément, mais ne peut être antérieure à 1189 ni postérieure à 1199, qui sont les dates les plus probables de l’abbatiat de la première supérieure de Bussière, Helyon, sans doute fille du seigneur de Culan. Nous n’avons aucune certitude sur l’origine du monastère, déplacé en 1189 d’un lieu nommé Bussière, qui lui a donné son nom définitif, vers un site dans la vallée de la Queugne, entre Saint-Désiré et Saint-Vitte qui perdit son toponyme initial (la Terre des pierres). Le plus vraisemblable est que ce premier couvent s’était constitué spontanément autour des principes de Cîteaux avant d’être admis dans le giron cistercien. Le même schéma s’applique à l’abbaye cistercienne voisine des Pierres.

Il serait injuste de minimiser l’élan spirituel qui motiva une partie des recrues à venir prendre le voile à Bussière, mais il est évident, en lisant les actes de donations consentis à l’abbaye par les proches des futures religieuses, que cette fondation répondait à un besoin de la petite chevalerie régionale en solutions pour ses filles qu’elle peinait à marier. Le Boischaut du Sud, tout juste défriché, était soumis à des conditions démographiques et économiques précaires qui rendaient l’avenir de sa noblesse féminine incertaine.

C’est dans des conditions fragiles que les premiers murs s’élèvent à la fin du XIIe siècle et les donations n’affluent pas, plaçant le monastère dans une situation précaire. C’est pour cela qu’Helyon prend l’initiative de faire appel à de nouveaux protecteurs. Le document nous apprend que les difficultés de Bussière ont été exposées, peut-être par l’abbé de Noirlac, chargé des visites de correction, au chapitre général de Cîteaux en présence, donc, de tous les abbés de l’Ordre. Ces abbés, dont le nombre exact n’est pas connu, seraient censés avoir pris les mesures qui suivent.

Chaque prêtre de tout l’ordre dira 40 messes solennelles chaque année pour les bienfaiteurs de Bussière, les clercs dix psautiers, les laïcs 1100 pater noster. A Bussière seront dites trois messes par jour, messes de l’Esprit saint, de la Vierge et des morts. Les religieuses de Bussière et de L’Eclache, dont elle est la filiale, prononceront 10 psautiers par an, jusqu’à consummation des siècles.

 

collection privée

 

Le texte emploi le terme « prêtre », sans doute pour désigner les abbés et les chapelains dans les monastères féminins et distingue les clercs des laïcs, synonymes probables de moines et convers.

Il est bien sûr impossible d’évaluer l’impact réel des promesses d’Helyon et même quel sens elles pouvaient revêtir pour un chevalier berrichon de cette fin du XIIe siècle. Pensons, qu’en théorie (tous les abbés n’étaient pas en mesure de se rendre annuellement au chapitre général en Bourgogne), son message a pu parvenir aux 270 monastères cisterciens implantés sur le sol de l’actuelle France (il y avait des abbayes de moines blancs de l’Irlande à la Terre sainte en passant par la Scandinavie, la Pologne et l’Espagne, il s’agirait de presque 120000 messes chantées annuellement pour le salut de l’âme de celui ou celle qui permettrait de terminer la construction de Bussière. Quand aux psautiers, selon le même principe, avec une population minimale de 12 moines ou moniales par abbaye, on arriverait à 33000 lectures minimum.

On se gardera donc de toute évaluation arithmétique du message de l’abbesse berrichonne, mais on en retiendra l’information essentielle : Bussière, quelques années après sa réunion à l’Ordre cistercien, était encore en chantier et la vie des recluses devait y être d’une grande précarité. Le seul espoir des moniales était de faire appel à l’ensemble de la Chrétienté pour voir leur sort s’adoucir. Comme on pouvait le deviner, cette demande de secours a connu un faible écho. Si Bussière n’a pas échoué dans son développement, comme ce fut le cas pour sa sœur masculine de Bois-d’Habert, elle est demeurée l’une des plus petites fondations cisterciennes de l’ensemble du Berry.

 

Note : des billets sur Bussière, Noirlac, les Pierres et Bois-d’Habert sont à retrouver sur ce blog.

 

© O .Trotignon 2019

 

 

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29 juin 2019 6 29 /06 /juin /2019 11:08

 

Les fonds médiévaux et modernes de l’abbaye cistercienne de Noirlac conservés aux Archives départementales du Cher permettent de reconstituer la longue et vaste entreprise qui conduisit les moines à aménager une suite d’étangs sur le cours d’un gros ruisseau local, la Vilaine, arrosant les anciennes paroisses d’Arcomps, Orcenais et Nozières. A une exception près, ce patrimoine halieutique a presque disparu du paysage et est très rarement évoqué dans les travaux concernant l’abbaye.

Il est permis de penser que les premiers Cisterciens ayant occupé le site de l’Hôtel-Dieu-sur-Cher (Domus Dei super Karum) ont satisfait leurs besoins en poisson par de simples pêches dans la rivière et ses bras morts. La communauté augmentant ses effectifs et prévoyant sans doute un avenir moins incertain que celui que l’Histoire devait lui réserver, il devenait nécessaire de se doter d’étangs capables d’assurer un approvisionnement régulier en nourriture, assez proches du cloître pour que tanches, carpes et brochets ne se corrompent pas pendant leur transport. C’est donc tout à fait logiquement que l’attention des moines se porta sur un gros ruisseau affluent de la rive gauche du Cher (Noirlac est sur la rive droite), présentant plusieurs avantages. Passé l’obstacle de la rivière à franchir (on signale l’existence de « bateaux » à la période moderne, la vallée de la Vilaine n’était qu’à quelques kilomètres du couvent. Cette vallée présentait aussi l’intérêt d’être assez encaissée pour être endiguée à plusieurs endroits, grâce à une couche d’argile tapissant le fond du vallon. Il ne restait plus au moines qu’à acquérir la petite vallée de la Vilaine ; que ce soit par des dons, achats ou échanges de terres, ce projet se réalise principalement au XIIIe siècle.

 

 

En 1291, on sait que trois étangs principaux sont déjà en eau : celui de Vilaine (stagnum de Vilanis, qu’on appellera plus tard le Grand étang de Vilaine), depuis 1234 et ceux de Malfosse (calciam stagni de Mala fossa) et de Malherbe (stagnum de Menerbe). Plus tard, celui de Vilaine est complété par deux ou trois petites pièces d’eau aménagées dans une vallée secondaire traversant le bois de la Gonne, destinées à servir de viviers lors des pêches. En 1431 est lancé le projet de construction d’une quatrième retenue, connue sous le terme d’ »Etang neuf » un peu en amont de celle de Vilaine. A une date que je n’ai pu préciser, est aussi construite la digue qui ferme l’étang de la Baume, presque à la confluence de la Vilaine et du Cher. Celui ci accueille un moulin, mais sert surtout de vivier à l’abbaye, qui y conserve le poisson vivant pêché dans les retenues plus en amont, et que les moines, qui ne vivent qu’à quelques centaines de mètres, viennent chercher en fonction de leurs besoins.

 

 

Ce système, rustique mais efficace, aurait pu se perpétuer sans deux accidents historiques majeurs, la Guerre de 100 ans d’une part, qui plonge Noirlac dans la difficulté d’assurer sa sécurité au détriment de la gestion de ses domaines et surtout, au XVIe siècle, la terrible expédition du duc de Zweibrücken, chef protestant qui dévaste toute la région. Le choc est économique et surtout démographique. Faute de bras, la ruine des hameaux, métairies, moulins et étangs est consommée. Vers 1600, un chroniqueur parmi les moines fait le point de l’état des possessions de son monastère. Le passage des soldats des deux guerres, les crues du Cher ont diminué un patrimoine qui va lentement être reconstruit. Priorité est donnée à l’étang de Vilaine, loué avec les bois et domaines alentours, avec des contrats passés devant notaire très précis, fourmillant d’informations sur les méthodes de pêche et les travaux d’entretien du lac. La Baume, ruiné, est restauré. L’Etang neuf et Malfosse sont encore en eau, mais ruinés et ne produisent rien. Les moines conservent les lieux en l’état, attendant des jours meilleurs. Malherbe est abandonné, et devient un pré.

 

 

Les patients efforts de reconstruction entrepris dans la période pré-révolutionnaire sont brisés par le Révolution et la dispersion des biens de l’abbaye au titre des biens nationaux en 1791. Les fonds notariés n’ont pas gardé trace de la vente des vieux étangs médiévaux. Les besoins en bois de marine et en charbon de bois pour les forges militaires, de la Guerre d’Amérique à celles de la Révolution, mobilisent tout l’attention des gardes des bois, chasse et pêche, qui ne courent plus après les braconniers et voleurs de poissons, ce qui nous prive d’instructives anecdotes sur les rivières et étangs. Ceux-ci tombent dans l’oubli.

 

extrait du plan Barbier - Arch. Nat.  N.I. Cher 1

Quand on recherche tous ces vieux toponymes sur les cadastres, les cartes et les photos satellite, on a la bonne surprise de constater qu’une des pièces d’eau médiévales est encore aujourd’hui en bon état : l’Etang neuf, sur la commune d’Orcenais. Des autres ne demeurent que des vestiges de digues, bien lisibles par les archéologues, ou de simples noms de parcelles. L’Etang neuf, lui, a connu un autre destin. Qu’il soit le dernier à avoir été construit, donc le moins usé par le temps, n’est pas indifférent. Sur place, on remarque, tout près de sa digue, une profonde excavation creusée dans la couche d’argile. Les moines et leurs successeurs avaient sur place un matériau abondant indispensable à la construction de la chaussée et à son entretien. Ceci explique en partie la survie d’un des plus anciens étangs du Berry du sud.

 

© Olivier Trotignon 2019

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10 mars 2019 7 10 /03 /mars /2019 12:56

 

Je vous livre la copie d'un article publié en 2011 dans la revue trimestrielle Berry magazine, dont la publication a été depuis abandonnée. Ayant constaté que cet écrit n'était référencé nulle part et donc introuvable, et n'ayant jamais reçu aucune compensation pour sa rédaction, il me semble juste de le partager sur Berry médiéval. Bonne lecture!

 

Pièce majeure des collections du musée Saint-Vic de Saint-Amand-Montrond, la dalle funéraire du bourgeois Pierre Pèlerin n’a pas encore livré tous ses secrets.

 

Gisants et plates-tombes

 

Alors que la grande majorité des défunts se faisait inhumer en pleine terre dans les cimetières paroissiaux ou autour des églises, certains hauts personnages de la société occidentale ont voulu laisser le souvenir de leur existence bien après leur décès, en se faisant représenter couchés et priants sur de lourdes dalles de pierre scellant leurs tombeaux. Du verbe de l’ancien Françaisgésir(être couché sur le sol) a été hérité le mot gisant, qui désigne, dans le vocabulaire des historiens de l’art, les statues funéraires que l’on peut encore contempler dans des musées, cloîtres et même, parfois, petites églises de campagne.

Certains gisants ont été sculptés longtemps après la mort de l’homme ou de la femme dont ils ornent la sépulture. D’autres encore ont été commandés à l’attention des pèlerins venant honorer des reliques, pour que les voyageurs puissent garder en mémoire l’image du saint dont ils étaient venu requérir les vertus. La priorale de Souvigny, dans l’Allier, ou encore l’église de La Celle-Bruère, dans le Cher, conservent de tels monuments.

Plus simple dans sa réalisation, mais destinée à la même fonction, la plate-tombe est une grande dalle sur laquelle la silhouette du défunt est gravée à plat. Fourmillant de détails précieux pour reconstituer les vêtements et équipements militaires de leurs commanditaires, celles des églises de Saint-Aubin, dans l’Indre et de Venesmes, dans le Cher recouvraient les sépultures de deux chevaliers morts au XIVe siècle.

Beaucoup de dalles funéraires ont été perdues à la suite de la Révolution française. L’abbatiale du monastère cistercien de Noirlac, dans le Cher, abritait encore au XVIIIe siècle de nombreux tombeaux de bienfaiteurs de la communauté, dont certains du début du XIIIe siècle. Aucun ne nous est parvenu.

Dans cette population de saints, membres du clergé, hauts dignitaires de la société civile ou plus modestes hommes d’armes dont l’image est figée dans la pierre se singularise un individu, issu de la bourgeoisie urbaine de la fin du Moyen-âge. Pierre Pèlerin, marchand saint-amandois, anticipant son trépas, passe commande d’une dalle funéraire le représentant sous l’ habit d’un pèlerin de Saint-Jacques.

 

 

Le gisant de Pierre Pèlerin

C’est dans l’ancienne maison de ville des abbés de Noirlac, devenue musée municipal, qu’est exposé le gisant d’un homme connu sous le patronyme de Pierre Pèlerin, mort à la fin du XVe siècle et inhumé dans l’abbatiale du couvent des Carmes, qu’il avait de son vivant contribué à fonder.

Cette sculpture étonne par son absence de volume externe. Contrairement à tous les gisants régionaux qui reposent sur une surface plane, celui du musée Saint-Vic se présente dans une cuve, comme pour figurer le défunt au creux de sa tombe. Une feuillure taillée dans la pierre laisse penser qu’un couvercle devait même la recouvrir, bien qu’on ignore complètement la fonction et la nature d’un tel dispositif. La forte usure de l’épitaphe laisse penser que la pierre n’était pas en élévation mais au niveau du sol, là où marchaient les visiteurs.

Curieux et rare est ce vêtement de pèlerin de Saint-Jacques-de-Compostelle dans lequel le disparu a tenu à se faire représenter. Vêtu d’un long manteau en peau retournée et d’une chemise lacée sur la poitrine, l’homme croise les mains sur son torse, tenant son long bâton, dit bourdon, de pèlerin. Pendant à une courroie de son épaule droite, une besace de cuir portant le symbole du pèlerinage ibérique, une petite coquille Saint-Jacques, pend à son coté. La tête du voyageur repose sur un coussin et est surmontée par un dais soutenu par des anges. Les armes de Pierre Pèlerin, trois coquilles percées de dagues, sont sculptées au fronton du dais. Si la pierre est dans un bon état général, on déplore que les iconoclastes révolutionnaires aient martelé le visage et les mains du gisant, et brisé ses pieds et la tête des chiens sur lesquels ils reposaient.

 

 

Enquête sur un inconnu

 

Les archives régionales, encore largement inexploitées dans le détail, livrent peu d’informations sur le commanditaire de la dalle funéraire du musée de Saint-Amand. La seule chose à peu près sûre est qu’il exerçait le métier de marchand, qui fit sa fortune. Les détails du revers de son manteau, qui semble fait de peau d’agneau, permettent d’avancer, sans autres preuves, l’hypothèse que l’homme faisait le commerce de fourrures, très rémunérateur à l’époque. L’emplacement de son hôtel particulier, certainement bâti au cœur de la petite cité du Boischaut, nous est inconnu, tout autant que ses origines, ses alliances et son éventuelle descendance. Mais là où le parchemin fait défaut, la pierre, si on prend la peine de la lire, peut se révéler très instructive.

L’ existence seule du gisant et le lieu de la sépulture livrent certaines informations. Pierre Pèlerin fut assurément un homme riche, et consacra une partie de sa fortune à fonder une abbaye de l’Ordre des Carmes dans les murs mêmes de la petite ville de Saint-Amand. L’importance de l’abbatiale, devenue Hôtel de ville, illustre l’ambition de cette entreprise. Délaissées, ayant souffert de la grande crise du XIVe siècle et de la Guerre de cent ans, les abbayes rurales -Noirlac est à peine à une heure de marche des remparts de Saint-Amand - renvoient aux gens des villes l’image d’un monachisme suranné, inadapté aux aspirations d’une société caressée par les frémissement de la Renaissance. La charité des classes urbaines s’applique plus volontiers aux hôtels-Dieu, léproseries et nouveaux monastères établis dans leur périmètre immédiat, sur lesquels elles pourront peut-être un jour compter pour prendre soin de leurs corps et de leurs âmes.

Et c’est bien dans ce espoir que Pierre Pèlerin s’appauvrit au profit des Carmes saint-amandois. Donner à Dieu, se faire inhumer dans le lieu de prières permettent de racheter ses péchés. De ce point de vue, il demeure un homme profondément imprégné de tradition médiévale

Un détail visible sur le gisant montre que le marchand berrichon adopte aussi les codes de cette nouvelle société qui éclôt sitôt levée l’hypothèque économique et politique de la Guerre de cent ans. Pierre Pèlerin a franchi le seuil de la noblesse, comme le prouve sans ambiguïté le choix des chiens couchés à ses pieds. Chiens pour les chevaliers et damoiseaux, ours, lions ou léopards pour les défunts d’essence royale, les animaux sont sur une tombe un marqueur de noblesse indéniable. Comme d’autre négociants enrichis de son temps - le berruyer Jacques Cœur en est l’exemple le plus connu - on peut penser que Pierre Pèlerin profite de ses revenus pour acheter des terres qui donnent à leur propriétaire les précieux quartiers de noblesse tant convoités à l’époque et s’élever au dessus de sa condition. Son blason, orné comme celui de son homologue berruyer du motif de la coquille Saint-Jacques, est un autre témoin de son appartenance à la nouvelle élite locale.

Une dernière question se pose, à laquelle seule l’observation du contexte historique local peut apporter l’ébauche d’une réponse: d’où Pierre Pèlerin tire t-il sa fortune?

 

 

L’or des comtes de Nevers

 

Une promenade dans les vieilles rues de Saint-Amand nous permet de découvrir les indices de la reprise économique qui transforma la vie de la petite cité lorsque s’éloignèrent du quotidien de ses habitants les troubles engendrés par le conflit avec l’Angleterre. Outre cette grande abbaye urbaine que furent les Carmes, on remarque que les cisterciens de Noirlac construisent pour leurs abbés, à la place de leur ancienne grange en ville, un bel hôtel avec chapelle et pigeonnier. Tout près de là, des maisons avec boutiques et caves sont bâties tout autour de l’ancien cimetière paroissial, devenu place du marché. Les gens cessent de cacher leur argent pour le soustraire à la convoitise du fisc ou d’éventuels pillards: aucun trésor postérieur au milieu du XVe siècle n’a jamais été découvert, à notre connaissance, dans le quartier ancien.

La fin des événements qui entretinrent une insécurité endémique ruineuse pour le commerce ne peut à elle seule expliquer l’enrichissement d’une petite bourgade comme Saint-Amand, même située comme elle l’était au carrefour de routes empruntées par des marchands et des pèlerins. Le vrai catalyseur économique domine de son haut donjon la cité en pleine effervescence: le château de Montrond, propriété récente de la famille d’Albret, résonne des cris des maçons sur leurs échafaudages et des coups de burin des tailleurs de pierre. La vielle forteresse médiévale est en pleine rénovation et double sa superficie. De nouvelles tours sont accolées aux murailles séculaires, l’ancienne basse-cour est fortifiée, un trébuchet, machine de guerre d’inspiration orientale, surveille le flanc nord de l’édifice. De confortables bâtiments d’habitation sont élevés, prêts à accueillir, lors de ses déplacements dans la région, le comte de Nevers et sa cour. 

Peu importe que l’argent provienne du chantier du château ou de la bourse des familiers des comtes du Nivernais: Pierre Pèlerin est de ces hommes qui ont su profiter de la nouvelle situation économique pour s’enrichir.

 

 

Pour l’éternité

Tous comptes faits, Pierre Pèlerin nous surprend encore par un détail biographique ostensible, sculpté dans la pierre de son gisant: son passé de pèlerin de Compostelle. 

Dans l’ancienne tradition médiévale, le pèlerinage était un moyen d’obtenir de Dieu la rémission de ses fautes, tout comme l’aumône à l’Eglise et l’inhumation dans un lieu de prière. Or, le marchand saint-amandois sait que son salut est acquis - les anges qui soutiennent le dais au dessus de sa tête sont là pour le signifier - par le fruit de ses libéralités au bénéfice des Carmes. Sa tombe, placée au cœur même du sanctuaire, motivera les prières des moines pour son âme. Quel besoin a t-il eu d’aller en plus s’épuiser sur les routes du sud de la France et de la Galice? Un tel voyage était-il même compatible avec son métier de marchand? 

Plus que le témoignage de l’accomplissement d’un vœu de pèlerinage, le gisant nous délivre un message pour l’éternité. Comme Jacques Cœur à Bourges, dont les armoiries représentaient une coquille Saint-Jacques et un cœur, Pierre Pèlerin s’est fait représenter par une statue de pierre, vêtu en pèlerin, comme s’il avait craint que son souvenir s’efface de la mémoire des hommes et qu’on ne sache plus à qui dédier les prières qui lui revenaient. Par ce jeu de mot imaginé par un être qui savait que la mémoire s’efface vite, le parchemin est fragile et même les lettres de son épitaphe gravée dans le calcaire étaient condamnées à l’usure, le souvenir de son séjour terrestre nous est parvenu, presque intact, un demi-millénaire après que son corps ait rejoint le froid du tombeau.

 

© O. Trotignon, février 2011

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23 février 2019 6 23 /02 /février /2019 12:19

 

Début février, le quotidien La Montagne, dans son édition de l’Allier, annonçait une bonne nouvelle à propos d’un lieu concerné par mes recherches. Hérisson, ville connue pour avoir su conserver et mettre en valeur un patrimoine médiéval de qualité, venait d’être gratifiée du titre de « petite cité de caractère ». Deux autres villes obtenaient le même label mérité, Bourbon-l’Archambault, elle aussi siège d’une forteresse contemporaine de celle d’Hérisson et Ebreuil, que je connais peu.

 

 

Il ne faut pas s’attendre à découvrir à Hérisson une cité figée dans son environnement historique, comme tant de belles petites villes qui pourraient sans problème servir de décor pour des films dont le scénario s’inscrirait dans le passé. Cette ville, un peu à l’écart des grands axes routiers, est un lieu de vie avec ses défauts esthétiques - antennes, portes de garage, maisons XXe. L’intérêt du site est ailleurs.

Le visiteur qui saura prendre son temps et que les kilomètres à pied n’effraient pas trouvera dans le cœur de la cité et dans les proches alentours un patrimoine dispersé dans un cadre naturel relativement préservé. Outre le château, qui a déjà été l’objet d’un billet sur ce blog, se rencontrent des vestiges d’une église romane et d’un grand terrassement antique, sur le site de Chateloy, connu aussi pour son église romane à flanc de falaise, plusieurs chapelles et quelques très beaux points de vue dont un qui porte le regard jusqu’au Puy-de-Dôme.

Une randonnée à Hérisson peut se coupler avec une promenade dans le bourg d’Ainay-le-Château, riche en reliefs de fortifications urbaines contemporaines de la forteresse d’Hérisson et, pourquoi pas? d’un arrêt à Drevant, en vallée du Cher, autre village labellisé petite cité de caractère, avec ses ruines gallo-romaines et sa petite prieurale bénédictine.

 

© Olivier Trotignon 2019

 

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9 février 2019 6 09 /02 /février /2019 09:13

 

Alors que cette région de bocage que l’on nomme le Boischaud, dans le sud du Berry, se remettait lentement des tourments dévastateurs des Guerres de religion, une rumeur parvint à l’archevêché de Bourges: une relique très particulière, le cœur du bienheureux Robert d’Arbrissel, fondateur du prieuré fontevriste d’Orsan, multipliait les miracles.

Alertée, la hiérarchie catholique décida d’enquêter sur ces faits supposés, et envoya à Orsan un ecclésiastique chargé de recueillir les témoignages de la population.

C’est le fruit de cette enquête que j’ai rassemblé dans une conférence inédite que je présenterai dans un cadre tout aussi inédit pour moi, jeudi 21 février 2019 à 19h, au restaurant l’Hirondelle à Lignières, dans le Cher.

Cet exposé se décomposera en quatre chapitres:

*origines paléo-chrétiennes de la notion de miracle;

*fondation du prieuré d’Orsan et mort de Robert d’Arbrissel;

*pillage d’Orsan et profanation du cénotaphe de Dom Robert pendant les troubles de la Ligue;

*étude des miracles attribués à Dom Robert. Une pause restauration sera proposée au milieu de l’exposé.

 

En pratique:

il est indispensable de réserver vos places auprès du restaurant l’Hirondelle au 02 48 60 09 21.

https://www.facebook.com/hirondelle.restobar.lignieres/

 

Deux parkings à proximité directe, accès personnes à mobilité réduite sans problème.

Aucune connaissance particulière en histoire n’est nécessaire.

Comme pour chacune de mes interventions publiques, le contenu de l’exposé respectera à la lettre les principes de la laïcité.

Merci à Eve Choukroun-Tardif pour son invitation et pour la conception de l’affiche.

Au plaisir de vous rencontrer le 21!

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8 janvier 2019 2 08 /01 /janvier /2019 15:15

 

Aucun connaisseur sérieux du patrimoine médiéval ne pourrait passer sur la petite route qui relie le bourg de Mers-sur-Indre au village d’Ardentes sans manquer de remarquer, au lieu-dit Presles, les vestiges d’une volumineuse motte féodale érigée à quelques dizaines de mètres du cours de l’Indre. Naïvement, un panneau l’indique comme tumulus, qualification reprise, comme pour d’autres sites médiévaux, par l’Institut Géographique National sur ses relevés topographiques.

Si certains peuvent encore hésiter entre les deux appellations, et donc entre deux époques, le site de Presles est incontestablement médiéval. Ce modèle de motte lenticulaire, cernée de fossés encore apparents, est une construction classique souvent observée à la période paléo-féodale, fin Xe ou XIe siècle.

 

Les archives régionales confirment cette ancienneté. Si le Fulco de Praella cité par le cartulaire de l’abbaye de Vierzon en 1018 est un simple indice, et peut-être un homonyme, le cartulaire du prieuré limousin d’Aureil signale qu’un certain Ugo de Praelis était, vers 1100, proche de grands seigneurs régionaux comme Adalard Guillebaud, Déols et Lignières. Régulièrement, au cours des siècles suivants, les monastères locaux - Orsan, la Prée, le Landais, la Vernusse - reçoivent des dons de la famille de Presles. Autre indice de puissance, cette participation d’Hubliers de Praele, en 1254, à la chevauchée du comte d’Anjou en Hainaut aux cotés des seigneurs de Déols, Culan, Sully et Sancerre. Il est possible que les de la Presles, chevaliers et damoiseaux à Faverdines, dans le Cher, au XIIIe siècle, soit une branche cadette des seigneurs de l’Indre.

Ces données textuelles expliquent l’importance du volume de la motte de Presles, d’une hauteur estimée à une vingtaine de mètres selon le site internet de la commune de Mers-sur-Indre. Ce monument n’est hélas pas intact. La forme en cratère de la butte féodale s’explique par des soustractions de remblais à des fins diverses, comme on le voit sur d’autres vestiges régionaux, transformés en carrières.

 

La vraie surprise qui attend le visiteur n’est pas la motte en elle-même, aussi impressionnante soit-elle, mais, dans le taillis juste au sud, la présence d’un second ouvrage circulaire ceint de fossés, lui même accolé à une vaste structure fossoyée polygonale, relief probable d’une basse-cour. Sur le cadastre napoléonien, cette partie est qualifiée de « cimetière » et la parcelle arrondie de « chapelle ».

 

Sans vouloir m’avancer sans un relevé précis de toute la structure -il s’agit d’une propriété privée dont les propriétaires n’interdisent pas l’accès, ce qui n’est pas une raison pour abuser de leur largesse- nous sommes peut-être à l’emplacement d’un habitat seigneurial permanent, plus confortable que le donjon antérieurement bâti sur la motte, ayant accueilli une chapelle. A l’abandon du site, l’ancienne basse-cour peut avoir abrité des sépultures, comme c’est le cas en Berry autour d’une foule d’édifices religieux.

 

La motte, ou plutôt l’ensemble castral de Presles se révèle donc un lieu d’un très grand intérêt pour l’histoire régionale.

©Géoportail

 

© Olivier Trotignon 2019

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26 novembre 2018 1 26 /11 /novembre /2018 18:14

Dans ce paysage qui laisse deviner au loin les monts de la Marche se dressent des vestiges médiévaux rares et remarquables : la partie domestique, la chapelle et la base de l’ancien colombier donnent une idée de ce que fut, dans son intégrité, l’ancienne commanderie de Lavaufranche.

 

N’ayant jamais travaillé sur les archives de cet ancien établissement templier puis hospitalier, je renverrai le lecteur à plusieurs sites internet qui lui donneront un large aperçu de l’histoire du monument ; mais j’attirerai toutefois son attention sur un ensemble de fresques visibles dans la chapelle du lieu.

Lavaufranche se situe dans cette zone intermédiaire où l’ancien archevêché de Bourges empiétait sur la Marche, presque entièrement soumise à l’autorité spirituelle des évêques de Clermont et de Limoges. A quelques kilomètres se trouve l’ancienne seigneurie de Boussac, maison cadette des Déols. Même si la région est aujourd’hui peu peuplée et éloignée des principales métropoles économiques des régions du Centre, cette partie de la Creuse n’était ni plus isolée ou enclavée que le reste des espaces ruraux au moment où les peintres vinrent exercer leur art sur les murs de la chapelle. 

 

 

Les différentes destinations du bâtiment après que le départ des derniers frères hospitaliers expliquent qu’une partie des peintures ait été dégradée. Devenue simple grange, la chapelle a subi toutes les agressions qu’on imagine, sans volonté iconoclaste particulière. C’est donc logiquement, dans les parties hautes, là où les frictions consécutives à la circulation de charrettes et au stockage du foin ont été les plus réduites, qu’on trouve les plus belles œuvres picturales. Un tableau, hélas dégradé, figure des cavaliers qui semblent s’affronter, à la manière d’un tournoi.

On remarque, autour d’un enfeu dont le gisant a malheureusement disparu très tardivement, d’autres peintures, post-médiévales cette fois, qui complètent l’ensemble.

 

 

Lors de la visite organisée lors des dernières Journées du Patrimoine, nous avons compris que l’état préoccupant de la chapelle exigeait des interventions lourdes sur le bâti et les toitures. Il me semble qu’aller visiter ce site, ouvert au public, est une manière de participer à la rénovation de cet ensemble d’exception.

 

 

© Olivier Trotignon 2018

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