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23 octobre 2023 1 23 /10 /octobre /2023 14:52

Chacun sait l’importance des gisants dans l’art funéraire de l’époque médiévale à la période contemporaine. Ces statues, sculptées avec plus ou moins de finesse en fonction du matériau utilisé -je pense à un gisant conservé par le musée d’Aquitaine, à Bordeaux, réalisé dans un calcaire coquiller rugueux-figent l’image d’un personnage éminent, masculin ou féminin, noble, clerc ou bourgeois, pour la postérité.

Beaucoup de ces gisants ont disparu, ou ont été tellement mutilés qu’ils en sont devenus illisibles. Des nombreuses statues funéraires ornant l’abbatiale de l’abbaye cistercienne de Noirlac ne demeure aucun vestige.

C’est donc un document lapidaire rare qui peut être étudié dans l’espace muséographique attenant à l’abbaye clunisienne de Déols, aux portes de Châteauroux. Ce monastère, l’un des plus importants de l’ancien diocèse berrichon avec Saint-Sulpice de Bourges, a gravement souffert de destructions récurrentes au cours du passé et c’est ainsi que la chapelle où se trouvait le gisant a disparu du paysage urbain. Sa découverte fut, comme c’est parfois le cas dans d’autres sites religieux, le fruit du hasard.

La statue, de belle facture, a été façonnée au XIVe siècle dans un calcaire de qualité, comme l’ensemble des éléments sculptés retrouvés sur place. Elle représente un abbé anonyme priant, en tenue cérémonielle. Son visage, ses mains et sa crosse semblent avoir été martelés.

Ce gisant n’était sans doute pas le seul à orner l’intérieur de l’immense abbatiale de Déols et il se peut qu’un jour, au hasard de travaux, soient exhumés d’autres vestiges de même nature.

En attendant, il est possible d’un voir un autre, lui aussi remarquable, conservé au musée de l’hospice Saint-Roch d’Issoudun, non loin de Châteauroux.

© Olivier Trotignon 2023

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13 mai 2023 6 13 /05 /mai /2023 09:56

Même si ce billet dépasse les limites chronologiques habituelles de mon travail, j’aimerais attirer votre attention sur l’existence d’une pierre tombale méconnue scellée dans un mur intérieur de l’église de Couleuvre, proche du massif de Tronçais, dans l’Allier, et datée du début du XVIe siècle.

J’ai dû attendre des années avant d’accéder à l’intérieur de cette église, très souvent close pour des questions, j’imagine, et comme souvent, de sécurité. Toutefois, lors des dernières Journées du Patrimoine, le village de Couleuvre s’est distingué en ouvrant plusieurs sites remarquables de la commune, dont l’église.

On y découvre une dalle funéraire complète, quoique brisée à hauteur de la face du défunt, très soigneusement sculptée dans un calcaire au grain fin, récupérée dans la chapelle en ruine d’un petit manoir de la paroisse. J’ignore ce qu’est devenu le reste de la tombe. Cette pierre est à l’effigie d’un jeune homme de 25 ans, Jean de Villars, revêtu de son armure. Près de la silhouette sont représentés ses gantelets, son casque, son épée et son blason.

Une longue épitaphe en Français de la Renaissance court tout au long de la pierre sur deux à trois rangs. Cette inscription, d’un graphisme soignée, est difficile à lire sans un éclairage dédié. La lecture est aussi gênée par quelques parties plus usées que la moyenne de l’ensemble.

Dans un article des Cahiers bourbonnais daté de 1965, Laurent Bourdier, dans un article portant sur les châteaux du canton de Lurcy-Lévis, propose la transcription suivante:

 

« Ci-gît noble homme Jean de Villar, écuyer, seigneur de Beguin et phis aîné de noble homme Gilbert de Villar et de damoiselle Claude de Gurande, ses pères et mères, qui est décédé le lundy cinquième jour d’averil l’an {1594}* fut blécé le mercredi 30 de mars au bouas de Soucerin des garnisons de Saint Liénard, seigneur de Blanfoussé, d’un coup d’escopaite au travers du cord et fut mené frotefons et mort à Grossouvre en l’âge de vin cinc ans »

 

* L. Bourdier lit "1504". 

 

Ce texte peut-être proposé dans une forme contemporaine:

 

« Ci-gît Jean de Villars, seigneur de Beguin et seigneur de Blancs-fossés, des garnisons de Saint Liénard, fils aîné de noble homme Gilbert de Villars et de damoiselle Claude d’Aigurande, ses père et mère, qui est décédé le lundi 5 avril 1594, fut blessé le mercredi 30 mars au bois de Soussarin d’un coup d’escopette au travers du corps et fut mené (frotefons?) et mort à Grossouvre à l’âge de 25 ans ».

 

Le terme « frotefons » laisse perplexe, n’apparaissant dans aucun lexique de l’époque médiévale ou moderne. Un retour sur le site est indispensable pour restituer l’orthographe exacte de ce mot dont l’empreinte est très usée, ce qui complique sa copie. Quoi qu’il en soit, cette lacune n’altère pas la lecture de l’ensemble.

Le gisant est donc un jeune seigneur du voisinage, Béguin et  Blancs-fossés étant des châteaux proches de Lurcy-Lévis et de Couleuvre, sans doute officier dans une compagnie d’hommes d’armes cantonnée à Corbigny (naguère Saint-Liénard), dans la Nièvre. L’épitaphe ne mentionne pas les circonstances de sa blessure (agression? accident de chasse?) mais précise le lieu où l’homme fut atteint par le projectile d’une arme à feu de l’époque: le bois de Soussarin étant proche des lieux précédemment cités. L’homme est décédé dans son château de Grossouvre, aujourd’hui dans le Cher, sa dépouille inhumée dans la chapelle familiale dans la paroisse de Couleuvre.

Quelques points méritent d’être soulignés.

Cette dalle funéraire présente plusieurs traits qui marquent une évolution par rapport à la période précédente. L’usage du Français, préféré au latin dans l’épigraphie, s’accorde avec ce qu’on observe dans les archives à la même époque. Si les tombes médiévales ne manquent pas, pour certaines, de détails précis, ici, la mort de Jean de Villards est présentée en une courte narration. On remarque que le défunt n’est pas accompagné par un animal, marque de noblesse (chien, ours, lion, bélier…) et qu’aucun signe religieux, à part les mains croisées sur le ventre, n’orne la pierre tombale.

Il est dommage qu’il n’y ait pas plus d’œuvres de même nature, dans la région, auxquelles comparer la tombe de Couleuvre.

Si, parmi vous, quelqu’un avait une idée concernant ce mot dont le sens nous échappe, son aide serait précieuse!

 

© Olivier Trotignon 2023

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29 août 2022 1 29 /08 /août /2022 09:07

sceau de l'archevêque Guillaume (non coté)

Le mois dernier, nous nous penchions sur le cas de cette étrange pyramide qui a abrité, plusieurs siècles durant, dans la chapelle prieurale du prieuré fontevriste d'Orsan, la relique du cœur du bienheureux Robert d'Arbrissel. La description de cet ouvrage nous avait été faite, au XVIIe siècle, par un religieux de Fontevraud venu visiter le petit monastère berrichon. En plus des multiples détails relatifs au réaménagement du reliquaire monumental, ce prêtre livre des informations très intéressantes sur une des deux tombes visibles au sol de la chapelle, tout aussi anciennes que la pyramide.

La première, qui ne semble pas avoir été ouverte, était celle du chevalier Adalard Guillebaud, seigneur de Châteaumeillant, donateur de la terre où fut élevé Orsan. Cet homme, très présent dans les archives régionales, a tenu pour les seigneurs de Déols plusieurs places-fortes importantes, en particulier Saint-Chartier et Le Châtelet. Marié à la veuve d'un des seigneurs de Bourbon, il est connu pour avoir fait appel au roi Louis VI afin de protéger la succession du chevalier défunt contre les prétentions de son cadet, Aymon dit Vaire-Vache. La majorité des chroniqueurs qui ont écrit sur la fondation d'Orsan ne semblent pas s'être préoccupés de lire un minimum les chartes berrichonnes et ont recopié sans aucune lecture critique le nom d' « Alard », et non Adalard Guillebaud, comme donateur initial des terres sur lesquelles le bienheureux Robert établit la communauté de ses disciples. Mes recherches anthroponymiques n'ont trouvé aucune trace de ce prétendu Alard.

Usée par des siècles de piétinements sur le sol de la chapelle, l'épitaphe d'Adalard était certainement devenue presque illisible, raison pour laquelle le visiteur de Fontevraud commet aussi l'erreur dans son compte-rendu des travaux d'embellissement du cénotaphe de dom Robert. Il n'est fait aucune allusion à cette tombe dans le mémoire du religieux fontevriste, ce qui laisse entendre que nul n'a cherché à l'ouvrir ou la déplacer, ce qui n'est pas le cas de celle de son voisin, l'archevêque Léger, inhumé vers 1120.

Jugée « indécente », la -provisoirement- dernière demeure de l'ancien prélat berruyer ne correspond pas aux codes esthétiques dominants en cette année 1635. Ce qui choque le visiteur est sa simplicité et son absence d'ornements. Sur la pierre tombale ne sont visibles que ces quelques mots:

Leodegarii Bituricensis archiepiscopi beati Roberti familaris sepulchrum

presque effacés par le temps.

Décision est alors prise de relever la sépulture pour la replacer en l'exposant aux regards de manière plus favorable et de l'orner selon le goût du temps, plus porté sur le foisonnement baroque que sur l'humilité de l'époque des croisades. Faisant litière de la volonté de Léger de se faire inhumer dans une extrême simplicité -tombe au niveau du sol foulée au pieds par les fidèles, à l'imitation de celle de Robert d'Arbrissel dans la priorale de Fontevraud- le prêtre délégué pour visiter Orsan soustrait quelques ossements -on ignore la raison de ce geste- et retire les objets déposés dans le tombeau, à savoir:

-son anneau d'or garni d'une pierre,

-son cachet ou sceau de cuivre où il est gravé assis tenant d'une main sa crosse et de l'autre un livre et tout autour cette inscription sigillum Leodegarii primatiae Aquitaniae,

-sa crosse de bois avec un cercle d'or ciselé « fort artissement ». 

Ces ornements sont encore conservés par le prieuré au début du siècle suivant, mais ont disparu aujourd’hui.

On peut s’interroger sur les raisons qui ont poussé un personnage aussi important qu’un archevêque primat d’Aquitaine à choisir un modeste prieuré rural comme lieu de sépulture. Les sources contemporaines relatent un lien d’amitié très étroit entre Robert et Léger. Celui-ci aurait lui-même accompagné la dépouille embaumée du vieux moine jusqu’à Fontevraud.

Rappelons qu’un autre prélat berruyer, Richard, repose aussi dans un monastère hors les murs de Bourges : son gisant est visible dans la crypte de l’abbatiale de Plaimpied, dans le Cher.

 

 

© Olivier Trotignon 2022 

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10 juillet 2022 7 10 /07 /juillet /2022 08:40

 

Un de mes anciens maîtres avait coutume de dire qu’en Histoire, certaines choses n’étaient connues qu’au moment de leur disparition. C’est le cas d’un des plus étranges reliquaires qui a, plusieurs siècles durant, abrité le cœur du fondateur de l’abbaye et de l’ordre de Fontevraud.

Elevé dans la petite chapelle du prieuré d’Orsan, dans le sud du Berry, ce monument se présentait sous la forme d’une pyramide, cas vraisemblablement unique dans toute l’architecture romane de nos régions. Voici les sources dont nous disposons à son sujet.

Lors de l’hiver 1116, Robert d’Arbrissel vint mourir à Orsan, petit prieuré qu’il avait lui même fondé quelques années auparavant grâce à la générosité de la noblesse locale. Afin que sa dépouille puisse rejoindre Fontevraud en toute dignité, le moine fut embaumé dans les murs du monastère, avant d’accomplir son dernier voyage. Il fut décidé que son cœur resterait sur place, où il acquit le statut de relique.

Je me permets d’ouvrir une parenthèse pour remarquer que les nombreux biographes qui ont publié une foule de détails qui auraient marqué les derniers jours du Bienheureux Robert à Orsan n’ont jamais relevé la contradiction entre le luxe de précisions hagiographiques qu’ils exposent et leur ignorance totale de la cérémonie d’embaumement dont le corps du moine fut l’objet, ce qui rend à mes yeux plus que suspects les récits, fussent-il médiévaux, qu’ils rapportent.

La première mention de la pyramide qui nous parvient est un témoignage indirect. Un cultivateur rapporte le témoignage de feu son père qui avait vu, enfant, les protestants s’attaquer, en vain, à la dite pyramide, lors du saccage du prieuré en 1569.

Les seuls renseignements précis datent de 1646, alors que le prêtre fontevriste Jean Lardier, inspectant au nom de l’abbesse de Fontevraud la prieurale d’Orsan, décide de bouleverser l’aménagement de celle-ci. Jugeant « indécente » la position de la vieille pyramide par rapport au maître-autel, il ordonne son déplacement à un endroit plus propice et son ornementation selon le goût de l’époque, effaçant la sobriété médiévale sous des atours baroques. Il fait état de l’ouverture du reliquaire en 1634 et de la découverte d’une boite en bois, contenant elle-même une boite en ivoire « ciselée en façon de losanges » et enfin du cœur du bienheureux Robert. Au contact de l’air, tout tombe en poussière et les poudres sont recueillies précieusement et ensachées avant d’être replacées dans la structure pyramidale.

A quoi pouvait bien ressembler le cénotaphe de dom Robert ? La pyramide repose sur une base triangulaire -on parle de trois pierres. Sa hauteur doit être faible, car le Huguenot qui tente de la fracturer utilise une pièce de bois et agit seul (il est aussitôt frappé d’infirmité et abjure sa foi protestante pour retrouver l’usage de son bras). La niche contenant la relique semble de petite dimension. 

Qu’est ce qui a pu inspirer les religieux au moment de choisir la forme du reliquaire ? A ma connaissance, aucune autre pyramide à trois pans n’est signalée dans les pays du Centre, ni ailleurs. Quelqu’un, en pèlerinage à Rome, aurait-il vu le tombeau pyramidal de Cestius, réputé contenir les restes du fondateur de la ville, et suggéré la même disposition, à une échelle très réduite, pour accueillir les cendres du fondateur de Fontevraud ? C’est une hypothèse plaisante mais invérifiable.

L’étrange monument, comme le reste de la chapelle, disparut après qu’Orsan eut été vendu comme bien national. 

Je reste bien entendu à l’écoute de toute information sur des structures similaires, funéraires ou non, observées à l’époque romane. N’hésitez pas à m’en faire part, si l’occasion se présentait.

 

 

© Olivier Trotignon 2022

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2 septembre 2019 1 02 /09 /septembre /2019 21:04

 

Les Journées du Patrimoine approchant, j'aurai le plaisir de vous rencontrer, ou de vous retrouver le samedi 21 septembre à 18 h dans l'église de Coust, dans le Sud du Cher, pour une conférence consacrée au patrimoine funéraire médiéval berrichon du haut Moyen-Âge à la Renaissance. 

Cette animation est ouverte à tous et ne nécessite aucune connaissance particulière en histoire. L'entrée est libre et gratuite, des places de parking sont faciles à trouver dans le périmètre proche de l'église. S'appuyant sur une centaine de vues, l'animation est prévue pour durer environ 1 h 30. Il est conseillé de se munir de quoi écrire, un document vous étant proposé pour retrouver tous les lieux (nombreux) cités dans la conférence.

Cet évènement est organisé par l'association "Coust, notre village", avec laquelle j'avais travaillé lors des Journées du Patrimoine 2017. Ses membres sont, entre autres, attachés à la sauvegarde de l'église de la commune, qui nécessite des travaux de rénovation. Une urne sera à disposition à l'entrée de l'église, pour recueillir des dons nécessaires à la réparation d'un petit vitrail en très mauvais état. 

Gisants, plates-tombes, lanternes des morts, sarcophages paléo-chrétiens, reliquaires et autres épitaphes romans sont au programme de cet après-midi. Dans l'attente de vous les présenter, excellente fin d'été à toutes et tous!

© Olivier Trotignon 2019

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10 mars 2019 7 10 /03 /mars /2019 12:56

 

Je vous livre la copie d'un article publié en 2011 dans la revue trimestrielle Berry magazine, dont la publication a été depuis abandonnée. Ayant constaté que cet écrit n'était référencé nulle part et donc introuvable, et n'ayant jamais reçu aucune compensation pour sa rédaction, il me semble juste de le partager sur Berry médiéval. Bonne lecture!

 

Pièce majeure des collections du musée Saint-Vic de Saint-Amand-Montrond, la dalle funéraire du bourgeois Pierre Pèlerin n’a pas encore livré tous ses secrets.

 

Gisants et plates-tombes

 

Alors que la grande majorité des défunts se faisait inhumer en pleine terre dans les cimetières paroissiaux ou autour des églises, certains hauts personnages de la société occidentale ont voulu laisser le souvenir de leur existence bien après leur décès, en se faisant représenter couchés et priants sur de lourdes dalles de pierre scellant leurs tombeaux. Du verbe de l’ancien Françaisgésir(être couché sur le sol) a été hérité le mot gisant, qui désigne, dans le vocabulaire des historiens de l’art, les statues funéraires que l’on peut encore contempler dans des musées, cloîtres et même, parfois, petites églises de campagne.

Certains gisants ont été sculptés longtemps après la mort de l’homme ou de la femme dont ils ornent la sépulture. D’autres encore ont été commandés à l’attention des pèlerins venant honorer des reliques, pour que les voyageurs puissent garder en mémoire l’image du saint dont ils étaient venu requérir les vertus. La priorale de Souvigny, dans l’Allier, ou encore l’église de La Celle-Bruère, dans le Cher, conservent de tels monuments.

Plus simple dans sa réalisation, mais destinée à la même fonction, la plate-tombe est une grande dalle sur laquelle la silhouette du défunt est gravée à plat. Fourmillant de détails précieux pour reconstituer les vêtements et équipements militaires de leurs commanditaires, celles des églises de Saint-Aubin, dans l’Indre et de Venesmes, dans le Cher recouvraient les sépultures de deux chevaliers morts au XIVe siècle.

Beaucoup de dalles funéraires ont été perdues à la suite de la Révolution française. L’abbatiale du monastère cistercien de Noirlac, dans le Cher, abritait encore au XVIIIe siècle de nombreux tombeaux de bienfaiteurs de la communauté, dont certains du début du XIIIe siècle. Aucun ne nous est parvenu.

Dans cette population de saints, membres du clergé, hauts dignitaires de la société civile ou plus modestes hommes d’armes dont l’image est figée dans la pierre se singularise un individu, issu de la bourgeoisie urbaine de la fin du Moyen-âge. Pierre Pèlerin, marchand saint-amandois, anticipant son trépas, passe commande d’une dalle funéraire le représentant sous l’ habit d’un pèlerin de Saint-Jacques.

 

 

Le gisant de Pierre Pèlerin

C’est dans l’ancienne maison de ville des abbés de Noirlac, devenue musée municipal, qu’est exposé le gisant d’un homme connu sous le patronyme de Pierre Pèlerin, mort à la fin du XVe siècle et inhumé dans l’abbatiale du couvent des Carmes, qu’il avait de son vivant contribué à fonder.

Cette sculpture étonne par son absence de volume externe. Contrairement à tous les gisants régionaux qui reposent sur une surface plane, celui du musée Saint-Vic se présente dans une cuve, comme pour figurer le défunt au creux de sa tombe. Une feuillure taillée dans la pierre laisse penser qu’un couvercle devait même la recouvrir, bien qu’on ignore complètement la fonction et la nature d’un tel dispositif. La forte usure de l’épitaphe laisse penser que la pierre n’était pas en élévation mais au niveau du sol, là où marchaient les visiteurs.

Curieux et rare est ce vêtement de pèlerin de Saint-Jacques-de-Compostelle dans lequel le disparu a tenu à se faire représenter. Vêtu d’un long manteau en peau retournée et d’une chemise lacée sur la poitrine, l’homme croise les mains sur son torse, tenant son long bâton, dit bourdon, de pèlerin. Pendant à une courroie de son épaule droite, une besace de cuir portant le symbole du pèlerinage ibérique, une petite coquille Saint-Jacques, pend à son coté. La tête du voyageur repose sur un coussin et est surmontée par un dais soutenu par des anges. Les armes de Pierre Pèlerin, trois coquilles percées de dagues, sont sculptées au fronton du dais. Si la pierre est dans un bon état général, on déplore que les iconoclastes révolutionnaires aient martelé le visage et les mains du gisant, et brisé ses pieds et la tête des chiens sur lesquels ils reposaient.

 

 

Enquête sur un inconnu

 

Les archives régionales, encore largement inexploitées dans le détail, livrent peu d’informations sur le commanditaire de la dalle funéraire du musée de Saint-Amand. La seule chose à peu près sûre est qu’il exerçait le métier de marchand, qui fit sa fortune. Les détails du revers de son manteau, qui semble fait de peau d’agneau, permettent d’avancer, sans autres preuves, l’hypothèse que l’homme faisait le commerce de fourrures, très rémunérateur à l’époque. L’emplacement de son hôtel particulier, certainement bâti au cœur de la petite cité du Boischaut, nous est inconnu, tout autant que ses origines, ses alliances et son éventuelle descendance. Mais là où le parchemin fait défaut, la pierre, si on prend la peine de la lire, peut se révéler très instructive.

L’ existence seule du gisant et le lieu de la sépulture livrent certaines informations. Pierre Pèlerin fut assurément un homme riche, et consacra une partie de sa fortune à fonder une abbaye de l’Ordre des Carmes dans les murs mêmes de la petite ville de Saint-Amand. L’importance de l’abbatiale, devenue Hôtel de ville, illustre l’ambition de cette entreprise. Délaissées, ayant souffert de la grande crise du XIVe siècle et de la Guerre de cent ans, les abbayes rurales -Noirlac est à peine à une heure de marche des remparts de Saint-Amand - renvoient aux gens des villes l’image d’un monachisme suranné, inadapté aux aspirations d’une société caressée par les frémissement de la Renaissance. La charité des classes urbaines s’applique plus volontiers aux hôtels-Dieu, léproseries et nouveaux monastères établis dans leur périmètre immédiat, sur lesquels elles pourront peut-être un jour compter pour prendre soin de leurs corps et de leurs âmes.

Et c’est bien dans ce espoir que Pierre Pèlerin s’appauvrit au profit des Carmes saint-amandois. Donner à Dieu, se faire inhumer dans le lieu de prières permettent de racheter ses péchés. De ce point de vue, il demeure un homme profondément imprégné de tradition médiévale

Un détail visible sur le gisant montre que le marchand berrichon adopte aussi les codes de cette nouvelle société qui éclôt sitôt levée l’hypothèque économique et politique de la Guerre de cent ans. Pierre Pèlerin a franchi le seuil de la noblesse, comme le prouve sans ambiguïté le choix des chiens couchés à ses pieds. Chiens pour les chevaliers et damoiseaux, ours, lions ou léopards pour les défunts d’essence royale, les animaux sont sur une tombe un marqueur de noblesse indéniable. Comme d’autre négociants enrichis de son temps - le berruyer Jacques Cœur en est l’exemple le plus connu - on peut penser que Pierre Pèlerin profite de ses revenus pour acheter des terres qui donnent à leur propriétaire les précieux quartiers de noblesse tant convoités à l’époque et s’élever au dessus de sa condition. Son blason, orné comme celui de son homologue berruyer du motif de la coquille Saint-Jacques, est un autre témoin de son appartenance à la nouvelle élite locale.

Une dernière question se pose, à laquelle seule l’observation du contexte historique local peut apporter l’ébauche d’une réponse: d’où Pierre Pèlerin tire t-il sa fortune?

 

 

L’or des comtes de Nevers

 

Une promenade dans les vieilles rues de Saint-Amand nous permet de découvrir les indices de la reprise économique qui transforma la vie de la petite cité lorsque s’éloignèrent du quotidien de ses habitants les troubles engendrés par le conflit avec l’Angleterre. Outre cette grande abbaye urbaine que furent les Carmes, on remarque que les cisterciens de Noirlac construisent pour leurs abbés, à la place de leur ancienne grange en ville, un bel hôtel avec chapelle et pigeonnier. Tout près de là, des maisons avec boutiques et caves sont bâties tout autour de l’ancien cimetière paroissial, devenu place du marché. Les gens cessent de cacher leur argent pour le soustraire à la convoitise du fisc ou d’éventuels pillards: aucun trésor postérieur au milieu du XVe siècle n’a jamais été découvert, à notre connaissance, dans le quartier ancien.

La fin des événements qui entretinrent une insécurité endémique ruineuse pour le commerce ne peut à elle seule expliquer l’enrichissement d’une petite bourgade comme Saint-Amand, même située comme elle l’était au carrefour de routes empruntées par des marchands et des pèlerins. Le vrai catalyseur économique domine de son haut donjon la cité en pleine effervescence: le château de Montrond, propriété récente de la famille d’Albret, résonne des cris des maçons sur leurs échafaudages et des coups de burin des tailleurs de pierre. La vielle forteresse médiévale est en pleine rénovation et double sa superficie. De nouvelles tours sont accolées aux murailles séculaires, l’ancienne basse-cour est fortifiée, un trébuchet, machine de guerre d’inspiration orientale, surveille le flanc nord de l’édifice. De confortables bâtiments d’habitation sont élevés, prêts à accueillir, lors de ses déplacements dans la région, le comte de Nevers et sa cour. 

Peu importe que l’argent provienne du chantier du château ou de la bourse des familiers des comtes du Nivernais: Pierre Pèlerin est de ces hommes qui ont su profiter de la nouvelle situation économique pour s’enrichir.

 

 

Pour l’éternité

Tous comptes faits, Pierre Pèlerin nous surprend encore par un détail biographique ostensible, sculpté dans la pierre de son gisant: son passé de pèlerin de Compostelle. 

Dans l’ancienne tradition médiévale, le pèlerinage était un moyen d’obtenir de Dieu la rémission de ses fautes, tout comme l’aumône à l’Eglise et l’inhumation dans un lieu de prière. Or, le marchand saint-amandois sait que son salut est acquis - les anges qui soutiennent le dais au dessus de sa tête sont là pour le signifier - par le fruit de ses libéralités au bénéfice des Carmes. Sa tombe, placée au cœur même du sanctuaire, motivera les prières des moines pour son âme. Quel besoin a t-il eu d’aller en plus s’épuiser sur les routes du sud de la France et de la Galice? Un tel voyage était-il même compatible avec son métier de marchand? 

Plus que le témoignage de l’accomplissement d’un vœu de pèlerinage, le gisant nous délivre un message pour l’éternité. Comme Jacques Cœur à Bourges, dont les armoiries représentaient une coquille Saint-Jacques et un cœur, Pierre Pèlerin s’est fait représenter par une statue de pierre, vêtu en pèlerin, comme s’il avait craint que son souvenir s’efface de la mémoire des hommes et qu’on ne sache plus à qui dédier les prières qui lui revenaient. Par ce jeu de mot imaginé par un être qui savait que la mémoire s’efface vite, le parchemin est fragile et même les lettres de son épitaphe gravée dans le calcaire étaient condamnées à l’usure, le souvenir de son séjour terrestre nous est parvenu, presque intact, un demi-millénaire après que son corps ait rejoint le froid du tombeau.

 

© O. Trotignon, février 2011

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15 juin 2018 5 15 /06 /juin /2018 19:27

 

 

Connu essentiellement dans la Marche et dans les Charentes, le mouvement qui a poussé certaines communautés villageoises et urbaines à édifier ces curieux édifices que sont les lanternes des morts a dans une moindre mesure concerné le Berry. De la vallée du Cher à celles de l’Indre et de la Creuse, ce sont plusieurs monuments qui peuvent être comptés, de volumes et de formes variables. Après avoir consacré plusieurs billets à ces édicules funéraires, il me restait à vous présenter un dernier monument, la lanterne des morts de Saint-Genou, dans l’Indre.

Cet élément architectural se trouve assez loin du centre du village et de la belle abbaye bénédictine qui y était établie, témoignant de la présence d’un cimetière disparu de nos jours. Cette situation n’a rien d’original et se retrouve dans d’autres sites tant berrichons que marchois, limousins ou charentais. Cette lanterne se distingue de ses semblables par l’hétérogénéité de ses parements. De sa base à son sommet, ce ne sont pas moins de cinq appareils différents qui la composent. Sur un socle assez grossier repose une section octogonale allant en se rétrécissant faite de pierres de taille ménageant une ouverture vers le centre de la colonne, à laquelle succède une longue partie cylindrique beaucoup plus rustique, soutenant la lanterne proprement dite, plus soignée, coiffée d’un massif de maçonnerie informe sur lequel est scellé un vestige de croix métallique.

 

 

Cet alternance est d’autant plus surprenante que l’évidement central, par lequel on manipulait le fanal, semble homogène à première vue. Une inspection minutieuse des mortiers jointoyant les pierres serait sans doute plus concluante.

 

 

La lanterne des morts de Saint-Genou ne se trouve qu’à quelques minutes de l’axe Tours - Châteauroux et est correctement indiquée à partir de la route principale. Sa visite, couplée avec celle des restes de l’abbatiale bénédictine à quelques centaines de mètres, mérite qu’on s’y attarde.

 

© Olivier Trotignon 2018

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15 mai 2018 2 15 /05 /mai /2018 13:55

 

Permettez moi de vous proposer de venir, dimanche 27 mai 2018, à partir de 16 heures, découvrir ma nouvelle conférence, inédite, sur l'art funéraire médiéval en Berry, au prieuré d'Allichamps, entre Bruère-Allichamps et Châteauneuf-sur-Cher.

Cette animation, riche en images du patrimoine régional, est l'aboutissement d'un projet lancé  à la fin de l'été dernier par les Amis du Prieuré d'Allichamps, qui gèrent et animent ce site roman exceptionnel. Gisants, dalles funéraires, sarcophages reliquaires, lanternes des morts et autres croix de cimetières, tous accessibles dans des lieux publics, sont au programme de cet exposé. 

Pratiquement, la conférence est ouverte à toutes et tous et ne nécessite aucune connaissance particulière en histoire. La prieurale est accessible aux personnes à mobilité réduite et les véhicules trouveront assez facilement à se garer sur le site. La durée de l'animation ne dépassera pas une heure et demi; comme toujours quand j'aborde des thèmes en relation avec le fait religieux, les règles de la laïcité seront strictement respectées. Pour permettre un bon repérage des œuvres dans l'espace régional, un document sera disponible à l'entrée, tout près de l'urne où vous pourrez, si la conférence vous a plu, laisser votre obole au profit de l'entretien du prieuré. L'entrée, j'ai omis de le préciser, sera libre et gratuite.

Un grand merci aux Amis du Prieuré d'Allichamps pour leur invitation et leur investissement, et au plaisir de vous y voir et certainement vous y revoir!

 

 

© Olivier Trotignon 2018

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11 juillet 2017 2 11 /07 /juillet /2017 13:34

Voici un monument souvent oublié sur les cartes indiquant les emplacements de lanternes des morts médiévales. Son existence, trop injustement méconnue, mérite un rappel auprès des amateurs de ce patrimoine funéraire très particulier et des simples curieux attirés par la petite architecture du Moyen-Âge.

La lanterne de Vouillon est un petit édifice en excellent état (si on veut bien oublier l’affreux crucifix de fonte planté en son sommet) taillé dans le calcaire local. La modicité de sa taille explique peut-être le peu de publicité qui lui est faite contrairement à d’autres monuments du même type sis dans l’Indre, comme ceux de Celon (objet d’un précédent article) ou de Saint-Genou (que nous décrirons un peu plus tard dans l’été). Le corps de la colonne est plein, le logement du fanal de petite dimension, on devait donc y accéder avec une échelle, contrairement à la plupart des monuments dont le tronc était évidé et muni de poulies pour les manipulations de leurs lampes.

Comme d’autres lanternes, elle s’élève assez loin du cœur du village et de son église, marquant, ce qui est loin d’être exceptionnel, l’existence d’un ancien cimetière périphérique que certaines sources rattachent à la présence d’un ancien prieuré, ce que je n’ai pas vérifié. Géographiquement, elle est l’une des lanternes des morts les plus septentrionales qui restent conservées, assez distante de la Marche et des Charentes où l’on recense la plus grande densité de ces petites constructions funéraires.

L’accès au site est très facile : il suffit, en sortant du village en direction de Lignières/Saint-Amand-Montrond, de prendre la première petite route à gauche (direction Planches). La lanterne est presque au bord de la voie.

 

© Olivier Trotignon 2017

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23 avril 2014 3 23 /04 /avril /2014 11:49

Toury4

 

Une fois n’est pas coutume, je vais déborder au delà des limites de l’ancien diocèse de Bourges pour vous présenter un monument funéraire médiéval d’un intérêt certain.
L’été dernier, à l’invitation de la compagnie de reconstitution médiévale “Les Compagnons du Sarment d’Hypocras”*, nous avons eu l’opportunité de visiter le château de Toury, au sud-est de Moulins, dans l’Allier.
Le propriétaire de la forteresse nous a présenté une curieuse dalle funéraire de provenance incertaine, amenée il y a de nombreuses années dans la cour du château et mise à l’abri des intempéries sous un auvent discret.

 

Toury1

 

Cette plate-tombe a été taillée dans un calcaire coquiller assez rugueux. L’épitaphe est incomplète, mais situe le défunt dans la lignée des propriétaires du château (en fait, un certain Guioz, arrière-grand-père de T{hibaud?} de Toury), ce qui explique qu’elle y ait été apportée. L’ouvrage date de 1291 ou 1391 (lacune dans l’angle supérieur droit).

 

Toury3

 

Elle présente des similitudes avec ses homologues berrichonnes: défunt représenté de face, en robe, épée à ses cotés; présence d’un chien et d’anges porteurs d’encensoirs. Des différences sont aussi à noter. La silhouette chevaleresque occupe un espace réduit et latéral, la croix séparant la plaque en quatre tableaux. Le chien n’est pas sous les pieds de son maître; l’épée n’est pas à la ceinture du chevalier.
Les modifications postérieures apportées à la surface de la dalle permettent d’imaginer une partie de son histoire.

 

Toury2

 

On remarque à la fois une découpe rectangulaire et des croix de consécration aux angles de la pierre. La dalle funéraire de Toury a servi de pierre d’autel. Constatant la présence dans les environ d’une abbaye cistercienne, à savoir Sept Fonds, on peut présumer que Guioz de Toury fut inhumé dans son cloître ou son abbatiale. Comme en Berry, le monastère a été délesté d’une partie de ses pierres tombales, converties en autels pour les églises paroissiales des alentours.
Ces pierres, d’un style particulier, ont été à leur tour retirées au profit de monuments plus sobres. Quelqu’un a eu à ce moment là l’excellente idée de l’amener celle-ci à Toury, la sauvant ainsi d’un destin plus qu’incertain. N’étant pas moderniste, j’ignore complètement la chronologie des ces dernières manipulations, mais l’ampleur du phénomène a peut-être laissé des traces dans certains registres paroissiaux.

 

Toury5

 

*Les lecteurs fidèles de ce blog connaissent ma plus extrême méfiance pour les troupes dites “médiévales”, souvent ramassis de joyeux fêtards auto proclamés chevaliers de ceci ou sires de cela. Les Compagnons du Sarment d’Hypocras ont un profil qui les distingue de ces groupes aux prétentions plus étendues que leurs compétences. Ils sont de ces très rares associations que je me permets de recommander.

© Olivier Trotignon 201

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