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7 août 2023 1 07 /08 /août /2023 08:51

église paroissiale et prieurale de Vernais (18)

Il vous sera peut-être arrivé, au cours de vos voyages, de visiter d'anciens prieurés médiévaux, très souvent présentés comme de micro-monastères, hébergeant une petite population de moines ou de moniales éloignés de leur abbaye d'origine.

Ce modèle, quoique séduisant en terme spirituel, s'applique, en fait à très peu d'endroits. Quelques exemples relevés en Berry du Sud permettent de mesurer de toute la complexité du phénomène.

Le point de départ de la méprise sur la nature réelle d'un prieuré est à rechercher dans le terme lui-même, qui évoque le mot prière. Il n'en fallait pas plus pour que certains concluent de manière hâtive que des religieux avaient séjourné dans presque tous les villages, éclairant les populations de leur savoir et de leur piété. Cette vision un peu naïve héritée de la période romantique mérite d'être corrigée à l'examen du contenu des chartes médiévales conservant le souvenir des multiples donations accordées au clergé par la société civile.

A l'origine de chaque prieuré se trouve un don de terres, de bâtiments, de rentes, à une abbaye. Certains dons, très modestes, ne rapportaient presque rien à leurs bénéficiaires. D'autres, plus conséquents, étaient situés si près des monastères qu'ils se fondaient naturellement dans l'ensemble de leur domaine foncier. Plus compliquée était la situation de donations éloignées du lieu de vie de leurs nouveaux propriétaires, dont la gestion nécessitait la présence de religieux envoyés sur place par leur abbé. La question est alors de savoir si cette présence était pérenne, ou simplement temporaire. La seule manière objective d'y répondre est d'évaluer l'importance du don (était-il suffisant pour assurer le quotidien d'une communauté religieuse?), la distance entre le lieu de ce don et l'abbaye (parfois des centaines de kilomètres) et bien entendu la règle observée dans le monastère d'origine: il n'est pas réaliste d'imaginer des moines ayant fait vœu de vie communautaire s'éloigner de leur cloître pour mener une existence quasi-solitaire dans de minuscules prieurés ruraux.

Quelques exemples berrichons illustrent la complexité de ce dossier et invitent à la plus grande prudence en matière de lecture du passé d'un lieu précis.

Souvigny

Les grands prieurés urbains

 

Un exemple bien connu en Berry: Souvigny. Grâce à la générosité de la féodalité locale, Cluny peut implanter une communauté autonome à Souvigny, dotée d'une prieurale indépendante et de bâtiments conventuels. Un prieur fait office d'abbé, le couvent bat sa propre monnaie, la prieurale s'élève proche de l'église paroissiale.

église paroissiale et prieurale d'Allichamps, proche de Bruère-Allichamps (18)

Les prieurés urbains et villageois

 

De loin les plus nombreux et surtout, les plus mal connus. Leur importance est proportionnelle à la richesse de la donation initiale, souvent difficile à évaluer sans une étude fine des chartriers abbatiaux sur plusieurs siècles. A de très rares exceptions près, les bâtiments agricoles ont disparu ou ont changé d'affectation. Ainsi, la grange de l'ancien prieuré bénédictin de Drevant, dans le Cher, est devenue, à une époque qu'il conviendrait de déterminer, une église, remplaçant la minuscule église romane partagée par les moines du Moutier-d'Ahun, lors de leurs séjours sur place et par le curé de la paroisse. Parfois, le prieuré accueille une communauté permanente aussi influente que les abbayes locales: l'exemple de La Chapelaude, dans l'Allier, dépendant de l'abbaye de Saint-Denis, près de Paris, a marqué l'histoire locale.

Les moines, résidents permanents ou temporaires, usent l'église du village conjointement avec les officiants de la paroisse.

prieuré de Manzay (18)

Les prieurés ruraux

 

Quand la donation initiale est conséquente et éloignée d'une église, l'abbaye récipiendaire peut faire construire un petit monastère doté d'une chapelle, de bâtiments conventuels et agricoles. Les frères et sœurs qui viennent y accomplir leurs vœux sont originaires de la région et sont reconnus comme membres de la communauté d'origine. Certains prieurés acceptent en leurs murs des sépultures étrangères à leur ordre, laïques ou religieuses.

Il convient de rappeler l'existence de plusieurs fondations établies sous ce modèle dans les campagnes du Berry. Sur la commune de Limeux, dans l'Indre, sont visibles les traces d'un important monastère, affilié à l’abbaye bénédictine de Notre-Dame d’Issoudun, pourtant géographiquement assez proche. De même peut-on citer, dans la commune de Saint-Georges-de-Poisieux, au lieu-dit Soye-l’Église, un petit édifice roman dépendant de l’abbaye de chanoines de Puyferrand, proche du Châtelet-en-Berry. Pour ce dernier exemple, nous ignorons si des religieux résidaient en permanence dans ce lieu, la règle de vie des chanoines différant de celle des ordres cloîtrés.

 

prieuré de Soye (18)

 

© Olivier Trotignon 2023

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25 septembre 2022 7 25 /09 /septembre /2022 13:06

portail d'entrée de l'ancienne abbatiale (aujourd'hui disparue)

 

Arrêtons nous aujourd’hui à Charenton-du-Cher, ancienne ville au riche passé médiéval dans le sud du département du Cher. Outre les vestiges d’une motte féodale et de fortifications urbaines, la petite cité berrichonne est connue pour abriter un patrimoine urbain qui mérite l’attention des amateurs de bâti civil et religieux. Peu visibles car dispersés dans plusieurs propriétés publiques et privées se trouvent les derniers restes d’une intéressante abbaye féminine, affiliée à l’Ordre bénédictin, dont les origines, ou tout au moins les légendes qui s’y attachent, retiennent l’attention.

Il ne demeure des murs médiévaux de ce monastère que le portail d’entrée de l’abbatiale, quelques pierres du parement extérieur du chevet, et des parties du cloître insérées dans des constructions plus tardives. 

Cette abbaye est intéressante à plus d’un titre. Établie dans une région pauvre en établissements religieux, elle est, jusqu’à l’arrivée des Cisterciens et des Grandmontains, seule à accueillir dans son secteur géographique une communauté monastique autonome. Tout autour ne sont que des prieurés peuplés, et encore, seulement de façon saisonnière pour certains, par quelques moines. Le cloître le plus proche rassemblant des Bénédictines en milieu rural se trouve à une cinquantaine de kilomètres plus au sud, à Saint-Menoux (Allier).

Notre-Dame de Charenton, aussi connue sous le nom de « Bellavaux », est invisible dans la documentation écrite avant le milieu du XIIe siècle, le titre le plus ancien de son chartrier datant de 1189. Ceci n’a pas empêché certains auteurs d’élaborer des hypothèses sur ses origines, postulats qui méritent quelques explications.

parement extérieur (propriété privée)

 

Une origine colombaniste ?

L’abbaye colombaniste d’Isle-sur-Marmande est un (petit) serpent de mer qui ressurgit parfois dans mes lectures. Sa connaissance est basée sur une seule source hagiographique, et encore indirecte, faisant état de la fondation, par un disciple du moine irlandais saint Colomban, d’un monastère proche de la forêt de Tronçais. Le toponyme renvoie à l’ancien nom de la paroisse d’Île-sur-Marmande, réunie à celle de Bardais pour former l’actuelle commune d’Île-et-Bardais (voir un des tous premiers articles sur ce blog). La localisation, pourtant limpide, n’a pas empêché d’anciens amateurs d’histoire locale de situer cette abbaye à Charenton et à Saint-Amand-Montrond. Ces torsions de l’Histoire sont sans doute motivées par les tensions entre catholiques et laïcs à l’époque de la séparation de l’Église et de l’État. C’était une autre époque.

Si cette fameuse abbaye colombaniste a bien existé, ce qui n’est pas prouvé, remarquons qu’elle accueillait des moines, alors que Charenton est un couvent de femmes. La lecture du chartrier de l’abbaye nous indique que Charenton ne possédait que très peu de biens fonciers dans les alentours de Bardais, autre contradiction. Un dernier détail : le nom du pseudo-fondateur de l’abbaye « irlandaise », saint Eustase, est aussi celui d’un des premiers évêques de Bourges, source de possibles confusions à une période aussi peu documentée que le haut Moyen-âge.

Une origine mérovingienne ?

Cette thèse s’appuie sur des découvertes archéologiques (boucles de ceinture, dépôt monétaire) et sur la présence d’un sarcophage-reliquaire paléo-chrétien dont la première occurrence historique remonte à l’Ancien régime. Les objets trouvés dans le sous-sol charentonnais prouvent une activité humaine remontant, localement, à une époque très ancienne. Tenter de prouver l’ancienneté d’un monastère par la présence sur place d’un sarcophage importé d’Italie est une contorsion à laquelle je ne m’essaierais pas. 

vestige du cloître (propriété privée)

 

Une origine carolingienne ?

L’hypothèse est plus solide que la précédente. Charenton a été le siège d’une viguerie, et il arrive que des monastères aient été fondés sous la protection du pouvoir carolingien. Ce qui surprend est l’absence complète dans le chartrier d’actes antérieurs au XIIe siècle, même faux. Des abbés ou prieurs, pour compenser la perte d’actes très anciens, les ont parfois fait réécrire (les laïcs étaient incapables de voir la différence). Remarquons que dans une région aussi peu peuplée, l’existence d’une abbaye féminine a de quoi surprendre, les effectifs de moniales étant toujours très inférieurs à ceux des hommes.

Et, tout simplement, une origine féodale ?

Moins « exotique », mais beaucoup plus crédible, l’hypothèse d’une fondation datant des débuts de la féodalité s’inscrit dans un contexte régional cohérent. Depuis le XIe siècle, Charenton est devenu le fief d’une famille bourguignonne (voir les articles antérieurs consacrés aux Charenton) qui prospère sur les vestiges de l’ancienne viguerie. L’augmentation de la population, la structuration progressive de la société féodale, l’enrichissement des seigneurs locaux et les besoins spirituels d’un monde en constante évolution génèrent un élan de générosité en faveur du clergé tant séculier que régulier qui se matérialise par la construction d’églises et la dotation en biens et rentes de communautés religieuses. Seule, ou presque, à accueillir des femmes dans un vaste secteur géographique (seuls les monastères d’Orsan, Saint-Hippolyte, Saint-Menoux et bientôt Bussière ouvrent leurs portes aux femmes), Notre-Dame de Charenton trouve aisément sa place dans un paysage monumental, humain et spirituel dynamique que nous laissent entrevoir les archives de l’époque.

blason d'abbesse (propriété privée)

 

© Olivier Trotignon 2022

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29 août 2022 1 29 /08 /août /2022 09:07

sceau de l'archevêque Guillaume (non coté)

Le mois dernier, nous nous penchions sur le cas de cette étrange pyramide qui a abrité, plusieurs siècles durant, dans la chapelle prieurale du prieuré fontevriste d'Orsan, la relique du cœur du bienheureux Robert d'Arbrissel. La description de cet ouvrage nous avait été faite, au XVIIe siècle, par un religieux de Fontevraud venu visiter le petit monastère berrichon. En plus des multiples détails relatifs au réaménagement du reliquaire monumental, ce prêtre livre des informations très intéressantes sur une des deux tombes visibles au sol de la chapelle, tout aussi anciennes que la pyramide.

La première, qui ne semble pas avoir été ouverte, était celle du chevalier Adalard Guillebaud, seigneur de Châteaumeillant, donateur de la terre où fut élevé Orsan. Cet homme, très présent dans les archives régionales, a tenu pour les seigneurs de Déols plusieurs places-fortes importantes, en particulier Saint-Chartier et Le Châtelet. Marié à la veuve d'un des seigneurs de Bourbon, il est connu pour avoir fait appel au roi Louis VI afin de protéger la succession du chevalier défunt contre les prétentions de son cadet, Aymon dit Vaire-Vache. La majorité des chroniqueurs qui ont écrit sur la fondation d'Orsan ne semblent pas s'être préoccupés de lire un minimum les chartes berrichonnes et ont recopié sans aucune lecture critique le nom d' « Alard », et non Adalard Guillebaud, comme donateur initial des terres sur lesquelles le bienheureux Robert établit la communauté de ses disciples. Mes recherches anthroponymiques n'ont trouvé aucune trace de ce prétendu Alard.

Usée par des siècles de piétinements sur le sol de la chapelle, l'épitaphe d'Adalard était certainement devenue presque illisible, raison pour laquelle le visiteur de Fontevraud commet aussi l'erreur dans son compte-rendu des travaux d'embellissement du cénotaphe de dom Robert. Il n'est fait aucune allusion à cette tombe dans le mémoire du religieux fontevriste, ce qui laisse entendre que nul n'a cherché à l'ouvrir ou la déplacer, ce qui n'est pas le cas de celle de son voisin, l'archevêque Léger, inhumé vers 1120.

Jugée « indécente », la -provisoirement- dernière demeure de l'ancien prélat berruyer ne correspond pas aux codes esthétiques dominants en cette année 1635. Ce qui choque le visiteur est sa simplicité et son absence d'ornements. Sur la pierre tombale ne sont visibles que ces quelques mots:

Leodegarii Bituricensis archiepiscopi beati Roberti familaris sepulchrum

presque effacés par le temps.

Décision est alors prise de relever la sépulture pour la replacer en l'exposant aux regards de manière plus favorable et de l'orner selon le goût du temps, plus porté sur le foisonnement baroque que sur l'humilité de l'époque des croisades. Faisant litière de la volonté de Léger de se faire inhumer dans une extrême simplicité -tombe au niveau du sol foulée au pieds par les fidèles, à l'imitation de celle de Robert d'Arbrissel dans la priorale de Fontevraud- le prêtre délégué pour visiter Orsan soustrait quelques ossements -on ignore la raison de ce geste- et retire les objets déposés dans le tombeau, à savoir:

-son anneau d'or garni d'une pierre,

-son cachet ou sceau de cuivre où il est gravé assis tenant d'une main sa crosse et de l'autre un livre et tout autour cette inscription sigillum Leodegarii primatiae Aquitaniae,

-sa crosse de bois avec un cercle d'or ciselé « fort artissement ». 

Ces ornements sont encore conservés par le prieuré au début du siècle suivant, mais ont disparu aujourd’hui.

On peut s’interroger sur les raisons qui ont poussé un personnage aussi important qu’un archevêque primat d’Aquitaine à choisir un modeste prieuré rural comme lieu de sépulture. Les sources contemporaines relatent un lien d’amitié très étroit entre Robert et Léger. Celui-ci aurait lui-même accompagné la dépouille embaumée du vieux moine jusqu’à Fontevraud.

Rappelons qu’un autre prélat berruyer, Richard, repose aussi dans un monastère hors les murs de Bourges : son gisant est visible dans la crypte de l’abbatiale de Plaimpied, dans le Cher.

 

 

© Olivier Trotignon 2022 

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30 mars 2021 2 30 /03 /mars /2021 10:18

Le site internet des Archives départementales de la Creuse donne accès à plusieurs excellents outils de recherche en Histoire médiévale, parmi lesquels plusieurs cartulaires d’abbayes marchoises.

Même si ces monastères étaient établis dans l’aire du diocèse de Limoges, la lecture de leurs actes peut se révéler très instructive pour comprendre les liens qui existaient entre la Marche limousine et le Berry.

Le très riche cartulaire de l’abbaye cistercienne de Bonlieu permet de prendre note de l’existence de plusieurs granges appartenant à ce monastère dans la proche région de Montluçon, particulièrement dans les paroisses d’Huriel et de Domérat. Un autre texte signale une propriété des Cisterciens creusois dans l’actuelle commune de Premillat. Si on feuillette l’ensemble du document, on constate que les seigneurs de Montluçon et d’Huriel ont participé à la constitution du temporel des moines de Bonlieu.

Inversement, on retrouve dans les chartes de Bonlieu les noms de plusieurs seigneurs de la Marche ayant eux-mêmes été impliqués, comme donateurs ou comme témoins, dans la restauration du prieuré de la Chapelaude, propriété de l’abbaye de Saint-Denis, et dans la dotation en droits et en terres de l’abbaye cistercienne des Pierres, ces deux établissements étant du diocèse de Bourges.

 

La vallée du Cher vue du donjon d'Huriel

 

Dans de précédentes recherches, il m’a été donné de constater un fort tropisme des féodaux du sud du Berry en direction du nord de l’actuel Limousin (dans ses limites administratives). Les Berrichons du Sud, à égale distance et sans relations d’homme-à-homme affirmées, sont plus présents, à partir du XIe siècle, en Marche que dans l’ensemble du territoire soumis à l’autorité des archevêques de Bourges. L’origine de ces liens pourrait être linguistique. La Marche, jusqu’à une date très récente, était un espace où se parlait une langue différente de l’Occitan, dont on perçoit des bribes dans certains actes médiévaux de Bonlieu. Il est bien possible que dans le Montluçonnais, la haute vallée de l’Arnon et une partie du Berry du Sud, on se soit exprimé en Marchois plus souvent qu’en Français à l’époque des Croisades.

 

note: les vestiges de l’abbaye de Bonlieu sont une propriété privée et ne sont pas libres d’accès.

 

© Olivier Trotignon 2021

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9 juillet 2019 2 09 /07 /juillet /2019 15:19

Archives départementales du Cher 38 H 4 n°10

 

De récentes lectures m’ont ramené 35 ans en arrière, à une époque où je préparais ma Maîtrise d’Histoire médiévale consacrée à la première abbaye de Cisterciennes du diocèse de Bourges, Bussière, et à un évènement très instructif pour comprendre le quotidien des moniales berrichonnes à l’époque des Croisades.

L’affaire n’est pas datée précisément, mais ne peut être antérieure à 1189 ni postérieure à 1199, qui sont les dates les plus probables de l’abbatiat de la première supérieure de Bussière, Helyon, sans doute fille du seigneur de Culan. Nous n’avons aucune certitude sur l’origine du monastère, déplacé en 1189 d’un lieu nommé Bussière, qui lui a donné son nom définitif, vers un site dans la vallée de la Queugne, entre Saint-Désiré et Saint-Vitte qui perdit son toponyme initial (la Terre des pierres). Le plus vraisemblable est que ce premier couvent s’était constitué spontanément autour des principes de Cîteaux avant d’être admis dans le giron cistercien. Le même schéma s’applique à l’abbaye cistercienne voisine des Pierres.

Il serait injuste de minimiser l’élan spirituel qui motiva une partie des recrues à venir prendre le voile à Bussière, mais il est évident, en lisant les actes de donations consentis à l’abbaye par les proches des futures religieuses, que cette fondation répondait à un besoin de la petite chevalerie régionale en solutions pour ses filles qu’elle peinait à marier. Le Boischaut du Sud, tout juste défriché, était soumis à des conditions démographiques et économiques précaires qui rendaient l’avenir de sa noblesse féminine incertaine.

C’est dans des conditions fragiles que les premiers murs s’élèvent à la fin du XIIe siècle et les donations n’affluent pas, plaçant le monastère dans une situation précaire. C’est pour cela qu’Helyon prend l’initiative de faire appel à de nouveaux protecteurs. Le document nous apprend que les difficultés de Bussière ont été exposées, peut-être par l’abbé de Noirlac, chargé des visites de correction, au chapitre général de Cîteaux en présence, donc, de tous les abbés de l’Ordre. Ces abbés, dont le nombre exact n’est pas connu, seraient censés avoir pris les mesures qui suivent.

Chaque prêtre de tout l’ordre dira 40 messes solennelles chaque année pour les bienfaiteurs de Bussière, les clercs dix psautiers, les laïcs 1100 pater noster. A Bussière seront dites trois messes par jour, messes de l’Esprit saint, de la Vierge et des morts. Les religieuses de Bussière et de L’Eclache, dont elle est la filiale, prononceront 10 psautiers par an, jusqu’à consummation des siècles.

 

collection privée

 

Le texte emploi le terme « prêtre », sans doute pour désigner les abbés et les chapelains dans les monastères féminins et distingue les clercs des laïcs, synonymes probables de moines et convers.

Il est bien sûr impossible d’évaluer l’impact réel des promesses d’Helyon et même quel sens elles pouvaient revêtir pour un chevalier berrichon de cette fin du XIIe siècle. Pensons, qu’en théorie (tous les abbés n’étaient pas en mesure de se rendre annuellement au chapitre général en Bourgogne), son message a pu parvenir aux 270 monastères cisterciens implantés sur le sol de l’actuelle France (il y avait des abbayes de moines blancs de l’Irlande à la Terre sainte en passant par la Scandinavie, la Pologne et l’Espagne, il s’agirait de presque 120000 messes chantées annuellement pour le salut de l’âme de celui ou celle qui permettrait de terminer la construction de Bussière. Quand aux psautiers, selon le même principe, avec une population minimale de 12 moines ou moniales par abbaye, on arriverait à 33000 lectures minimum.

On se gardera donc de toute évaluation arithmétique du message de l’abbesse berrichonne, mais on en retiendra l’information essentielle : Bussière, quelques années après sa réunion à l’Ordre cistercien, était encore en chantier et la vie des recluses devait y être d’une grande précarité. Le seul espoir des moniales était de faire appel à l’ensemble de la Chrétienté pour voir leur sort s’adoucir. Comme on pouvait le deviner, cette demande de secours a connu un faible écho. Si Bussière n’a pas échoué dans son développement, comme ce fut le cas pour sa sœur masculine de Bois-d’Habert, elle est demeurée l’une des plus petites fondations cisterciennes de l’ensemble du Berry.

 

Note : des billets sur Bussière, Noirlac, les Pierres et Bois-d’Habert sont à retrouver sur ce blog.

 

© O .Trotignon 2019

 

 

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14 octobre 2018 7 14 /10 /octobre /2018 09:57

 

L’Ordre clunisien est si étroitement mêlé à notre perception de la spiritualité médiévale que le titre de ce billet est presque pléonastique. Pourtant, il m’a été donné, ces dernières années, de constater que le qualificatif « clunisien » était parfois accordé à des monuments religieux, abbatiales ou prieurés, n’ayant eu aucun rapport avec la grande abbaye bourguignonne pendant toute la période médiévale. Afin de chercher à y voir plus clair sur ce dossier, penchons nous un instant sur la nature des liens qui unirent, au moins jusqu’à la Renaissance, l’Ordre clunisien et le diocèse de Bourges.

Cluny fut, dès l’origine, étroitement lié à la société féodale régionale et manifesta sa présence avec trois types de monastères bien distincts.

musée de Souvigny

Dès les années 915-920, le plus ancien des seigneurs de Bourbon connu offrit à Cluny la terre de Souvigny, dans l’Allier. Le don était si considérable que les moines bourguignons y implantèrent un prieuré, sorte de monastère dépendant directement de l’abbaye principale.

Un peu plus au nord, en pays nivernais, un autre prieuré, la Charité-sur-Loire, recevait des offrandes de féodaux berrichons. L’un d’eux, Eudes Arpin, ancien vicomte de Bourges, en devint même prieur au début du XIIe siècle.

Plus à l’Ouest, deux grandes abbayes, Déols et Massay, furent élevées à l’initiative de la féodalité locale, augmentant considérablement la présence clunisienne dans les régions du Centre. Contrairement à Souvigny et la Charité, soumises à l’autorité directe des abbés de Cluny, les deux abbayes étaient autonomes et libres d’élire leurs abbés.

On connaît une troisième forme d’établissement religieux : les prieurés. Ces possessions de Déols et de Massay, souvent situées en milieu rural, accueillaient quelques moines chargés de la gestion du patrimoine monastique dispersé sur des paroisses parfois éloignées de l’une ou l’autre abbaye. Dans ces domaines agricoles, le temporel occupait plus les hommes que le spirituel, un moine, le prieur, ayant la charge d’encadrer ses frères. Ces prieurés sont parfaitement inventoriés, en partie grâce au travail des sociétés savantes régionales. Ceci signifie qu’on peut, avec un minimum de temps de recherche, cartographier toutes les possessions clunisiennes en Berry.

 

abbaye de Massay

Vous comprendrez ma surprise lorsque la presse locale rapporta qu’un prieuré roman situé en vallée du Cher, fondé sur une terre offerte au milieu du XIe siècle à l’abbaye bénédictine du Moûtier-d’Ahun, aujourd’hui en Creuse, était élu site clunisien, avec cérémonie publique et force discours officiels . 

Personne, en fait, ne semble avoir pris garde que le petit prieuré de Drevant était passé sous bannière bourguignonne en 1630, presque six siècles après sa fondation, soit à peine un siècle et demi avant sa disparition, à un moment où la spiritualité clunisienne n’avait plus qu’un lointain rapport avec la pensée fondatrice de l’Ordre. Sans être à proprement parler une imposture, l’attribution de certains sites à la nébuleuse clunisienne relève d’une forme d’acrobatie intellectuelle dans laquelle le médiéviste peine à situer le respect envers le public amateur d’Histoire et de patrimoine ancien. 

 

© Olivier Trotignon 2018

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19 septembre 2018 3 19 /09 /septembre /2018 20:56

L’abbaye du Landais fut, au Moyen-âge, un des quinze monastères cisterciens implantés dans le diocèse de Bourges. Son histoire semble correctement résumée sur plusieurs sites internet. Personnellement, mes recherches m’ayant conduit à travailler sur les fonds d’archives des départements du Cher et de la Creuse, je n’ai eu en main que quelques transcriptions d’actes copiés aux Archives de l’Indre. Je me limiterai donc à un commentaire sur le site du Landais, alimenté par deux visites sur place, l’une en juin et la seconde il y a quelques jours, au moment des Journées du Patrimoine.

 

 

C’est en partie cette deuxième visite qui a motivé l’écriture de ce billet, tant notre déception a été forte en arrivant sur place, induits en erreur par des sources en ligne dont les auteurs ne semblent pas arriver à comprendre qu’il ne suffit pas de recopier sans vérification ce que d’autres ont signé antérieurement pour créer de l’information. Les quelques renseignements recueillis auprès d’un voisin des ruines ont vite eu raison des conseils de visite erronés trouvés plus tôt sur Internet : suite au décès de son propriétaire, qui assurait un point de rencontre régulier avec les amateurs d’architecture médiévale, le monastère est désormais inaccessible et retourne lentement à la friche. Cependant, la partie la plus spectaculaire qui demeure est parfaitement visible de la petite route qui longe l’ancien établissement monastique. Les intérieurs, autrefois visitables, sont, en revanche, désormais inaccessibles.

 

 

Au premier abord, vu le volume des destructions contemporaines, le site est illisible. Ce n’est qu’en comparant les photos satellites avec celles d’autres abbayes cisterciennes régionales comme Noirlac ou Fontmorigny qu’on devine la position des murs qui constituent l’essentiel des restes de l’ancien monastère, vers le chœur de l’abbatiale. Cloître, dortoirs, scriptorium, réfectoire n’existent plus. Toujours en comparant les échelles, on prend la mesure de l’importance que fut celle du Landais. Cette abbaye devait rivaliser, en terme de superficie, avec ses sœurs de la Prée, de Loroy, de Noirlac ou de Fontmorigny. Située au fond d’un large vallon drainé par un ruisseau sur lequel se sont organisés des étangs et des pêcheries, proche d’affleurements d’un beau calcaire parfait pour la taille de pierre, le Landais possédait une alimentation en eau potable, connue sur place sous le nom de « fontaine des moines ». Conformément aux usages de l’Ordre, l’abbaye était éloignée des communautés urbaines locales.

 

 

Objectivement, l’abbaye du Landais est un lieu pour les inconditionnels du patrimoine médiéval, dont la culture permettra de combler les vides immenses et définitifs qui font de cet ancien couvent une ruine en pointillés. J’ose croire que dans quelques années, le temps sera venu de modifier cet article parce que l’endroit aura retrouvé une vie culturelle.

 

 

© Olivier Trotignon 2018

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8 décembre 2017 5 08 /12 /décembre /2017 18:34

A l’entrée du cimetière de Saint-Léopardin d’Augy, dans le bocage bourbonnais, s’élève un beau portail roman, ultime vestige d’un très intéressant monastère dont l’histoire a retenu toute notre attention.

Le village de Saint-Léopardin se situe au cœur du domaine de la première famille de Bourbon, à proximité de Moulins, Bourbon-l’Archambault et de la vallée de l’Allier. Son prieuré, cité pour la première fois en 1040, a disparu pour être remplacé par une église moderne. Seul le portail d’origine a échappé à la destruction. Démonté, il a été replacé à l’entrée du cimetière. D’un style conforme à celui des autres édifices religieux romans de la contrée, il permet, par ses dimensions, d’apprécier l’importance de l’ancienne priorale désormais effacée du paysage. Si le bâtiment est irrémédiablement perdu, une partie de son histoire nous est connue grâce au cartulaire de l’abbaye dont il dépendait, le monastère bénédictin de Saint-Sulpice de Bourges.

Le prieuré de Saint-Léopardin est bien antérieur à sa première occurrence dans la documentation régionale. Une charte de 1040 nous apprend qu’il y avait déjà des moines sur place, et que le prieuré était connu sous le nom de Vivaris (du Vivier), lorsque s’y tint une intéressante cérémonie, dirigée par l’archevêque de Bourges Aymon, en présence de son frère aîné, Archambault de Bourbon, donateur de nombreux droits et terres au bénéfice des religieux de Saint-Léopardin. Avec toute la solennité qui convenait à cet instant fut déterré le corps de saint Léopardin, sans doute pour être déposé dans un reliquaire accessible à tous, peut-être identique à celui de saint Menoux, encore visible à quelques lieues du prieuré berrichon.

Il est impossible, faute d’éléments textuels ou archéologiques, de préciser l’époque de fondation de ce prieuré de moines berruyers rassemblés autour des reliques de Léopardin. Sachant que d’autres actes du cartulaire de Saint-Sulpice situent des dons initiaux à l’établissement de prieurés dès l’époque carolingienne, très fertile en actes de piété de cette nature, il est loin d’être impossible que les Bénédictins de Bourges aient été présents dans la vallée de l’Allier avant le temps des invasions scandinaves et hongroises. L’initiative de l’archevêque Aymon, elle, s’inscrit parfaitement dans ce renouveau spirituel que fut la réforme grégorienne, qui marqua tant le temps du prélat.

 

 

Une question se pose : qui fut Léopardin ? Le hiatus documentaire qui s’attache à sa personne ne permet d’échafauder que des hypothèses tirées du contexte historique particulier dans lequel s’est développée cette partie du futur Bourbonnais. Rappelons que deux autres saints, dont les reliques étaient réputées être miraculeuses, attiraient les pèlerins dans la même région : Patrocle (étudié il y a quelques semaines, voir les articles précédents) et Menoux, cité plus haut. Ce secteur du Bourbonnais est aussi très marqué par la pratique du grattage des pierres des églises, dont nous avions évoqué l’importance il y a plusieurs années, avec une possible relation avec la présence de reliques dans les lieux de culte concernés. Léopardin, auquel l’archevêque de Bourges accorde tant d’importance peut avoir été un anachorète dont la sépulture aurait attiré la piété des habitants de la contrée ou même de pèlerins venus d’au delà des limites du Berry.

Un denier détail historiographique : Mabillon, qui avait eu le texte en main, estimait en son temps que le mot Prioratus aurait été employé pour la première fois à Saint-Léopardin dans le sens, bien connu, de prieuré. D’autres latinistes ont sans doute réussi à remonter ailleurs plus loin dans la chronologie, mais l’information est assez curieuse pour être rapportée.

 

© Olivier Trotignon 2017

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18 septembre 2014 4 18 /09 /septembre /2014 19:37

massay1

 

Les Journées du Patrimoine qui s'annoncent seront peut-être pour vous l'occasion de venir découvrir, ou revoir, un site abbatial très intéressant du nord-ouest du département du Cher, Massay.
Bien moins connue que d'autres lieux historiques du département, cette abbaye, hélas incomplète, propose la découverte de beaux vestiges romans mis en valeur avec soin, parmi lesquels se distingue la salle capitulaire, visible de la rue.
Une des particularités de cet édifice est de mélanger dans ses voûtes des calcaires clairs et des roches chargés de minerai de fer, plus sombres et rugueuses, donnant au bâtiment soutenant l'ancien dortoir (intact mais fermé à la visite) une esthétique inhabituelle.

 

massay3

 

Bel endroit, l'abbaye de Massay est une entité monacale décevante pour les médiévistes par la pauvreté de ses archives, détruites pendant la Guerre de 100 ans. Devant la grande détresse de cette situation, la justice royale fut même contrainte en 1361 de réaffirmer d'anciens privilèges des bénédictins vivant sur place. Avec la perte de son ancien chartrier, sans doute fort riche, ont été effacées les traces des relations entre les moines et la société féodale locale, généralement riches en enseignements politiques et économiques.

© Olivier Trotignon 2014

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24 mai 2014 6 24 /05 /mai /2014 07:18

Prébenoît-mur

Voici un site que mes confrères marchois et limousins ne m’en voudront pas, je crois, de leur emprunter le temps d’un article. Si la petite abbaye cistercienne de Prébenoît dans la Creuse, est bien située dans le diocèse de Limoges, elle fait partie de ces monastères qui ont livré des informations de grande utilité pour mes recherches doctorales.
Je ne connaissais en fait de Prébenoît que la cote H 528 des Archives départementales de la Creuse et les actes antérieurs au XIVe siècle que j’avais dépouillé pour mon enquête anthroponymique. J’ai eu l’occasion, cet automne, de profiter d’un bel après-midi pour aller découvrir les ruines de cette ancienne abbaye de moines blancs.
Je n’ai pas tenu compte des donateurs marchois qui ont constitué le temporel de Prébenoît, pour me concentrer sur une grande famille berrichonne ayant compté parmi ses principaux bienfaiteurs aux XIIe et XIIIe siècle.

Prébenoît-chapelle

Dès 1140, la puissante maison de Déols, première seigneurie berrichonne de l’époque par son étendue territoriale, participe à la fondation du monastère. D’autres établissements religieux du diocèse limousin profitent de leurs libéralités. Très vite, c’est une branche cadette de la seigneurie de Châteauroux, la maison de Boussac et Châteaumeillant, qui assure, avec d’autres familles féodales locales, la protection des Cisterciens de Prébenoît. Il n’est pas interdit de supposer que quelques uns de ses membres ont pu être inhumés sur place.

Prébenoît-extérieur

La visite du site, en grande partie ruiné, mais qui reste largement lisible, montre que Prébenoît fut un cloître comparable aux établissements cisterciens du sud du diocèse de Bourges (Bussière, les Pierres, la Colombe, Varennes). De taille moyenne, cette fondation est en harmonie, comme ces consœurs citées précédemment, avec un terroir faiblement peuplé et une petite féodalité rurale incapable de lui fournir les fonds nécessaires pour la construction d’un sanctuaire qui puisse rivaliser avec Noirlac, La Prée, Bellaigue ou Obazine. La modicité des infrastructures n’était pas synonyme d’un manque de rayonnement spirituel, que je laisse à mes collègues marchois le soin d’évaluer en fonction de leur connaissance du terrain.

Prébenoît-réemplois

Sur place, on retrouve facilement plusieurs époques de construction, comme dans d’autres abbayes cisterciennes du grand Centre: ruines de l’abbatiale romane, vestiges de fortifications tardives contemporaines de la Guerre de 100 ans, hôtel abbatial post-médiéval, en partie construit avec des pierres de réemploi du cloître disparu et des dalles funéraires.
Prébenoît, sauf erreur de ma part, est un bien communal qui appartient à la municipalité de Betête. Contrairement à d’autres sites médiévaux, l’endroit est visitable tout au long de l’année, grâce à des rendez-vous mensuels proposés par des affichettes disposées sur place, une initiative rare et bienvenue qu’il convient de saluer et de promouvoir!

© Olivier Trotignon 2014

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Pour compléter votre information sur le petit patrimoine berrichon, je vous recommande "le livre de Meslon",  Blog dédié à un lieu-dit d'une richesse assez exceptionnelle. Toute la diversité d'un terroir presque anonyme.
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Présent sur le sol berrichon depuis un millénaire, l'âne méritait qu'un blog soit consacré à son histoire et à son élevage. Retrouvez le à l'adresse suivante:

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J'observe depuis quelques mois la fâcheuse tendance qu'ont certains visiteurs à me contacter directement pour me poser des questions très précises, et à disparaître ensuite sans même un mot de remerciement. Désormais, ces demandes ne recevront plus de réponse privée. Ce blog est conçu pour apporter à un maximum de public des informations sur le Berry aux temps médiévaux. je prierai donc les personnes souhaitant disposer de renseignements sur le patrimoine ou l'histoire régionale à passer par la rubrique "commentaires" accessible au bas de chaque article, afin que tous puissent profiter des questions et des réponses.
Les demandes de renseignements sur mes activités annexes (conférences, contacts avec la presse, vente d'ânes Grand Noir du Berry...) seront donc les seules auxquelles je répondrai en privé.
Je profite de cette correction pour signaler qu'à l'exception des reproductions d'anciennes cartes postales, tombées dans le domaine public ou de quelques logos empruntés pour remercier certains médias de leur intérêt pour mes recherches, toutes les photos illustrant pages et articles ont été prises et retravaillées par mes soins et que tout emprunt pour illustrer un site ou un blog devra être au préalable justifié par une demande écrite.