L’affaire n’est pas nouvelle, et plusieurs billets de ce blog ont déjà exposé les détails de cette affaire: la région où j’habite, dans le sud du Cher, est orpheline d’un petit château fin Moyen-âge/début Renaissance, dit manoir ou château du Vernet, déconstruit dans les années 20 dans des circonstances mal éclaircies.
L’absence de recherches de la part de spécialistes de l’entre deux guerres explique qu’on ignore à peu près tout de l’endroit (ou des endroits) où sont partis les éléments d’architecture soustraits à cette bâtisse de la façon la plus légale qui soit. Sitôt vendu, dans l’immédiat après-guerre, le manoir a été pillé de toutes ses belles pierres, peut-être aussi de ses poutres et tuiles, par son nouveau propriétaire. La carcasse mutilée du bâtiment a été ensuite rasée.
Une rumeur persistante l’a donné pour reconstruit en Amérique (le rêve américain, sans doute), où il est introuvable, mais où ses pierres ont peut-être été dispersées. Une autre piste le maintiendrait dans l’hexagone, où il aurait servi à alimenter la mode des maisons de prestige bâties avec des caractères néo-médiévaux très affirmés, ou peut-être à restaurer des propriétés ravagées par le conflit avec l’Allemagne.
Bref, les belles pierres du château du Vernet sont peut-être quelque part anonymes, mais bien visibles et, à en juger du nombre de lecteurs de ces pages, il existe une petite chance pour que l’une ou l’un d’entre vous en ait déjà croisées lors de ses visites ou ses recherches.
Préparant pour la Croix-Rouge une animation sur ce thème, si tout va bien, fin juin (date encore incertaine), j’en appelle à vos souvenirs pour trouver la piste des pierres disparues. Si vous disposez d’informations sur leur réemploi, cela me permettrait d’enrichir l’argumentation de mon exposé et de dissiper une partie du mystère qui entoure ce dossier.
Un partage de cet article avec vos contacts multiplierait les chances de trouver une piste.
Voici les éléments dont nous disposons, à partir de photographies d’archives que je ne peux agrandir plus sous peine de rendre illisibles les détails sculptés.
En ouverture de ce texte, une cheminée dont le manteau était orné d’une pierre blasonnée, peu lisible, et peut-être martelée à la Révolution.
Un jambage de cheminée avec corbeau sculpté d’un personnage naïf. L’autre jambage est aussi sculpté. Le linteau est absent.
Une jolie fenêtre de style Renaissance, qui semble avoir perdu ses pinacles.
Merci pour votre aide!
© Olivier Trotignon 201